Lausanne réorganise sa police municipale et déploie trois fois plus de policiers en uniforme dans la rue
Cette réorganisation, effective dès ce mois d'octobre, permet de tripler le nombre de policiers engagés dans des patrouilles pédestres. Désormais, selon les moments de la journée, entre 12 et 54 policiers en uniforme sillonneront le centre de la capitale vaudoise, a annoncé lundi le commandant de la police lausannoise, Olivier Botteron, lors d'une conférence de presse. En fonction des événements, plus de 50 autres policiers en uniforme pourront être immédiatement mobilisés.
Ces patrouilles sont actives en journée (07h00-23h00) dans plusieurs zones sensibles, à commencer par la place de la Riponne, où se déroule la majeure partie du deal de rue, mais aussi dans les secteurs de Chauderon, Bel-Air, St-François, Marterey, Tunnel et Sébeillon. La couverture pédestre est aussi renforcée de nuit, en particulier au Flon durant le week-end.
Réponse aux attentes des citoyens et des policiers
"Plus il y aura de policiers dans la rue, plus le nombre d’infractions devrait diminuer", explique Olivier Botteron lundi dans le 12h45 de la RTS. Selon lui, même sans intervention directe, la simple présence de policiers dans l'espace public dissuade les délits.
Par ailleurs, il estime qu’il était crucial de répondre aux attentes de la population et des forces de l’ordre, qui ressentent parfois une forme d'impuissance. Malgré les dénonciations et les condamnations, il arrive régulièrement que les dealers ne soient pas incarcérés et réapparaissent dans l’espace public, ce qui frustre tant les citoyens que les policiers, explique-t-il.
"Casser les silos"
L'augmentation du nombre de policiers dans la rue constitue "l'outil principal à notre disposition" pour tenter d'endiguer les infractions liées au trafic de drogue qui, à Lausanne comme ailleurs en Suisse, explose depuis plusieurs mois, a relevé Pierre-Antoine Hildbrand, municipal lausannois en charge de la sécurité.
Le recours à des patrouilles pédestres est toutefois "gourmand" en personnel, raison pour laquelle la police lausannoise a été contrainte de se réorganiser. La fusion des deux divisions doit ainsi permettre de dégager davantage de moyens et de gagner en souplesse en "cassant les silos", a ajouté le municipal.
Olivier Botteron a aussi relevé cette nécessité "d'innover" pour améliorer la situation actuelle, de chercher "une plus grande efficience" en matière d'utilisation des effectifs. Le commandant a toutefois reconnu qu'il n'était "pas anodin" de fusionner deux entités "historiques", à la culture et aux missions différentes.
Près de 200 postes
Les personnes concernées par la fusion devront être davantage polyvalentes, mais cette "diversité des tâches" doit être vue comme un bénéfice, tant pour la population que pour les policiers eux-mêmes, a estimé Pierre-Antoine Hildbrand.
La nouvelle division, qui n'a pas encore de nom, comprend 186 équivalents plein-temps (EPT). Elle devrait grimper à 200 dès l'an prochain. Pour Olivier Botteron, cette fusion ne constitue d'ailleurs que "la première étape" d'une restructuration de la police face aux problématiques actuelles.
Devant la presse à l'Hôtel de police, Pierre-Antoine Hildbrand et Olivier Botteron ont répété que leur volonté était "d'apaiser" le centre-ville, de "rassurer la population et les commerçants". Selon leur "philosophie", une présence policière accrue dans la rue aura un effet dissuasif et préventif. "Notre but n'est pas d'augmenter le nombre d'interpellations", ont-ils martelé.
Sujet radio/TV: Guillaume Rey et Léandre Duggan
Sujet web: miro avec ats