Le plan d'action passe par un travail de sensibilisation et d'information auprès des maîtres d'ouvrage, des communes ou encore des agriculteurs. L'Etat souhaite ainsi rendre visible la richesse des sols du canton, comme prévu dans son plan climat.
Concrètement, le canton a fixé huit objectifs stratégiques à l'horizon 2050, avec une première phase entre 2025 et 2030, qui repose sur 80 actions. Elles comprennent notamment la réhabilitation des sols dégradés et la valorisation de la terre de chantier.
"L'activité humaine a un impact sur la qualité de nos sols. Nous extrayons le gravier pour la construction et nous allons rechercher des matériaux terreux sur les chantiers pour combler les trous", explique dans La Matinale Vassilis Venizelos, conseiller d'Etat vaudois en charge de l'Environnement.
"Puis enfin, à terme, ces territoires seront rendus à l'agriculture et pourront produire de la nourriture. On crée un cycle vertueux. On est ici dans l'application des principes de l'économie circulaire, et c'est ça que nous voulons renforcer."
Peu contraignant
Ce plan d'action pour les sols est bien accueilli par Pro Natura Vaud. Mais son secrétaire général Alberto Mocchi regrette son aspect peu contraignant.
"On a dégradé les sols à une telle vitesse ces dernières décennies que si on ne prend pas des mesures très décidées pour les remettre en état là où c'est nécessaire, on va vers de sérieux problèmes. Plutôt que de réduire la consommation de sols, peut-être qu'il faudrait se demander si on ne doit pas essayer de la stopper", estime-t-il.
Fermes pilotes
Le Canton va également créer un réseau de fermes pilotes volontaires pour tester des pratiques scientifiques développées par le centre Agrilogie de Grange-Verney à Moudon. "On veut mettre ce savoir à disposition des agriculteurs, pour qu'ils puissent l'appliquer eux-mêmes sur leur sol", détaille la conseillère d'Etat vaudoise en charge de l'agriculture Valérie Dittli.
"On veut aussi intégrer cela dans la formation principale des agricultrices et des agriculteurs, pour avoir à la fin un rendement digne pour une famille paysanne, pour qu'elle puisse survivre, vivre et investir dans l'avenir."
Pour mettre en place son plan d'action global, le Conseil d'Etat vaudois demande au Grand Conseil un crédit d'investissement de six millions de francs.
Robin Baudraz/asch