Le gouvernement concrétise les engagements pris à l'occasion des Assises de la CCT du secteur parapublic du 24 novembre 2023.
"Dans le secteur social parapublic, l'écart existant entre les salaires pratiqués dans le canton de Vaud et ceux des autres cantons romands ainsi qu'entre le secteur public et parapublic a été chiffré à quelque 40 millions de francs en 2023. Cette différence explique, pour une large part, les problèmes de recrutement que rencontrent les institutions concernées", indique jeudi le Conseil d'Etat dans un communiqué.
Après les 15 millions pérennes déjà accordés en 2024, il a décidé de "combler progressivement cet écart salarial" d'ici 2029, écrit-il. Cet apport de 24 millions supplémentaires en cinq ans doit être désormais soumis à l'approbation Grand Conseil dans la discussion sur le budget.
Les 15 millions, accordés dans le but là aussi de lutter contre la pénurie en revalorisant les salaires, avaient permis d'augmenter en moyenne les salaires entre 230 et 300 francs par mois dès janvier 2024 par employé de ce secteur, selon le Canton.
Disparités salariales
Trois études récentes ont permis de documenter des disparités salariales conséquentes entre Vaud et les autres cantons romands, ainsi qu'entre les salariés du public et du parapublic. "Cette situation place les employeurs dans une situation de concurrence particulièrement défavorable pour recruter des professionnels formés", note le Conseil d'Etat à majorité de droite.
Les partenaires sociaux et les Départements de la santé et de l'action sociale (DSAS), de l'enseignement et de la formation professionnelle (DEF) ainsi que de la jeunesse, de l'environnement et de la sécurité (DJES) vont poursuivre leur collaboration pour identifier et prioriser les bénéficiaires de ces montants pour les cinq années à venir, est-il souligné.
Les autres thématiques abordées lors des Assises relatives aux conditions de travail et à la formation feront aussi l'objet de travaux durant la période, précise-t-on.
"Victoire d'étape en demi-teinte" pour le syndicat
Côté syndical, on se réjouit et se félicite "d'une victoire, mais d'étape et en demi-teinte", a réagi Letizia Pizzolato, secrétaire syndicale au SSP Vaud. "L'urgence du besoin de revaloriser les salaires du secteur social parapublic a été reconnue par le gouvernement, grâce à notre lutte syndicale qui a fini par payer", affirme-t-elle.
Le SSP émet toutefois une "grosse réserve". "La temporalité sur cinq ans est irresponsable, elle n'est pas du tout raccord avec l'urgence des besoins du personnel dans ce secteur", estime Letizia Pizzolato. Il faudrait deux ou trois ans maximum, selon elle. "La prise de conscience de l'urgence n'est donc pas finalisée par le Conseil d'Etat (...) Ça ne suit pas en termes de courage politique", dit-elle.
Selon le SSP, de nouvelles discussions entre gouvernement et syndicats sont prévues dans deux semaines. "Cette annonce nous coupe un peu l'herbe sous les pieds", regrette, en outre, la syndicaliste.
ats/lia