Plusieurs activités sont proposées selon les âges, comme visiter les lieux où les décisions se prennent dans le canton, parler du fonctionnement des institutions, des partis politiques, mais aussi détecter les fausses informations. Les élèves plus âgés peuvent également participer à un vote à blanc dont le résultat sera révélé en juin prochain, après les prochaines votations fédérales.
"Nous souhaitons permettre aux enseignants d’avoir une offre d’activités, de permettre aux élèves d’accéder à ce thème en l’abordant de manière différente", explique Roberto Izzo, secrétaire général adjoint du Département de l’enseignement et de la formation professionnelle et chef de projet de la Semaine de la citoyenneté, dans l’émission On en parle du 23 mai 2024.
Détecter les fausses informations
Via les réseaux sociaux et internet en général, les jeunes sont exposés à une pléthore d’informations. "Ces sources multiples sont très intéressantes et variées, mais pas toujours sûres. Il n’y a pas forcément de filtre ou de vérification. Il s’agit de trier les bonnes des mauvaises informations", précise Roberto Izzo.
L’une des valeurs importantes de la citoyenneté dans le plan d’études romand est le vivre-ensemble, c’est-à-dire comment cohabiter avec des personnes aux opinions différentes des siennes. Roberto Izzo explique: "Aujourd’hui, les positions ont tendance à se polariser et se radicaliser. L’idée est de comprendre que si quelqu’un n’est pas d’accord avec soi, son opinion n’est pas forcément fausse. Au contraire, on peut apprendre d’une autre opinion. Savoir débattre et être à l’écoute de l’autre sont des compétences que nous souhaitons promouvoir".
Le point d’orgue de cette semaine est un vote à blanc calqué sur les prochaines votations fédérales. Les élèves de 10e année au secondaire et les 2e année au gymnase et en école professionnelle pourront ainsi participer à cette simulation de vote. Les élèves débattront en classe avant de voter via un bulletin de vote secret. "Pour éviter que cette activité ne fasse office de sondage ou autre, les bulletins seront dépouillés après les résultats de la véritable votation", ajoute Roberto Izzo.
Une citoyenneté enseignée trop jeune?
Dans le canton de Vaud, le programme scolaire dédié à la citoyenneté se décline de deux manières: une partie académique enseignée de la 5e à la 8e primaire, à raison de dix périodes sur une année, puis une période par semaine en 11e année. En revanche, au post-obligatoire, Roberto Izzo reconnaît que cette éducation à la citoyenneté est "diluée dans l’enseignement du français, de la philosophie, de l’économie et du droit".
Les jeunes interrogés par l’émission On en parle estiment parfois que la citoyenneté est enseignée trop tôt et de manière inintéressante. Un constat que partage Mathias Reynard, conseiller d’Etat valaisan et plus jeune parlementaire fédéral à avoir été élu en Suisse. "Avant d’être conseiller d’Etat, j’étais prof de citoyenneté pour des élèves de 11e. Je voyais bien les limites du système: tant les supports de cours que la façon d’enseigner n’étaient pas adéquats. La citoyenneté ne doit pas se limiter à apprendre les noms des conseillers fédéraux et des conseillers d’Etat, mais plutôt montrer aux élèves qu’il est possible de s’engager et de faire partie de la société au quotidien. Faire de la politique, ce n’est pas juste voter."
Sujet radio: Yves-Alain Cornu
Adaptation web: Myriam Semaani