Le canton de Vaud veut une meilleure prise en charge des mineurs non accompagnés

Cette feuille de route découle d'un audit critique, lancé fin 2022 à la suite des alertes du Syndicat suisse des services publics (SSP). Il en est notamment ressorti que l'Etablissement vaudois d'accueil des migrants (EVAM), confronté alors à une augmentation des arrivées et devant trouver dans l'urgence des logements et du personnel, ne prenait pas suffisamment en compte les besoins spécifiques des mineurs.

Vendredi devant la presse, les conseillers d'Etat Isabelle Moret (en charge de la migration) et Vassilis Venizelos (jeunesse) ont dit vouloir "travailler sur le fond" pour corriger ces lacunes, alors que la situation en matière d'accueil des mineurs est aujourd'hui "apaisée et stabilisée".

Nouveaux concepts socio-éducatifs

Ce travail se fera d'abord en développant "une vision commune" et en mettant en place "des mécanismes de collaboration" entre les différents services du canton concernés. Des "mesures organisationnelles" seront aussi élaborées pour améliorer le travail, le recrutement et la formation au sein de l'EVAM. Une "surveillance effective" des foyers d'accueil doit aussi être instaurée.

Pour le directeur de l'EVAM Erich Dürst, le véritable "plat de résistance" de cette feuille de route consistera à définir "de nouveaux concepts socio-éducatifs". Comment mieux s'occuper des jeunes filles, minoritaires parmi les MNA? Comment accompagner la transition vers la majorité? Comment gérer les relations affectives et les envies de transgression de ces jeunes? Telles sont quelques-unes des problématiques qui devront être abordées, a-t-il relevé.

>> Les précisions du 12h30 :

Keystone - Michael Buholzer

Accueil "digne de ce nom"

Ces différents travaux et analyses doivent s'étaler jusqu'en août 2025. Ils doivent permettre une prise en charge "digne de ce nom" de cette population "particulièrement vulnérable", de ces jeunes "aux parcours de vie cabossés", ont déclaré Isabelle Moret et Vassilis Venizelos. Tous deux ont aussi affirmé qu'ils continueraient, en conciliation avec les autres cantons, à demander "une revalorisation" des montants financiers attribués par la Confédération. Celle-ci "ne réalise pas" les coûts engendrés par l'accueil des MNA, ont-ils affirmé.

Dans le canton de Vaud, le nombre de MNA est passé de 42 jeunes en 2019 à 478 fin 2023. Il a depuis légèrement reculé pour s'établir à environ 450. Parmi eux, 350 sont placés dans les 20 structures de l'EVAM qui leur sont dédiées, ainsi que dans plusieurs appartements de transition. Deux nouveaux foyers doivent ouvrir d'ici la fin de l'année, le premier dès cet été à Lausanne.

ats/asch