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Le CHUV veut augmenter ses revenus pour recouvrer une bonne santé économique

Le CHUV vise un retour à l'équilibre financier en 2028
Le CHUV vise un retour à l'équilibre financier en 2028 / 12h45 / 1 min. / aujourd'hui à 12:45
Le CHUV, à Lausanne, vise un retour à l'équilibre financier en 2028. Pour éviter un déficit structurel qui pourrait atteindre 100 millions d'ici quatre ans, l'hôpital a présenté jeudi un plan d'action nommé "Impulsion" pour redresser la barre. Son remède: augmenter les revenus plutôt que couper dans les dépenses.

Le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) a fait jeudi un pointage sur ce plan d'action lancé en 2022. Dès cet automne, il va déployer de nouvelles mesures conjoncturelles, structurelles et organisationnelles ainsi qu'une réforme de sa gouvernance.

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Selon la présentation du CHUV, la masse salariale et les conditions de travail ne seront pas impactées. "Il n'y aura ni licenciements ni gel des salaires", a assuré le président de la task force "Impulsion" Gianni Saitta, par ailleurs chef de la Direction générale de la santé au Département de la santé et de l'action sociale (DSAS) de Rebecca Ruiz, ministre de tutelle du CHUV, ainsi que directeur des opérations ad intérim du CHUV.

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Le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) vise un retour à l'équilibre financier en 2028. [Keystone]Keystone
Le CHUV présente son plan pour gagner 100 millions en 4 ans et ainsi éponger son déficit / Le 12h30 / 1 min. / aujourd'hui à 12:39

"Faire plus et mieux avec ce que l'on a"

"Nous n'allons pas arrêter le développement du CHUV, mais mieux le cadrer et le prioriser. Nous allons chercher des pistes pour faire plus et mieux avec ce que l'on a", a-t-il résumé, évoquant aussi un "changement de culture et de pratique.

Avec près de 60 services, une douzaine de départements et quelque 12'000 employés, "le CHUV n'est pas opaque, il est compliqué. Il s'agit donc de viser une simplification de son fonctionnement, de sa gouvernance et de la manière de travailler, de fluidifier les échanges et certaines tâches", a complété Nicolas Demartines, directeur général ad intérim de l'établissement.

35 millions par an à économiser

Pour faire face à un déficit structurel estimé en moyenne annuelle de 35 millions de francs, ce grand plan d'action se fera en deux phases. Un premier volet (2024-2028) reposera principalement sur l'optimisation des charges et l'augmentation des revenus nets, avec pour cible des économies de 35 millions de francs.

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La seconde phase (2025-2028) se concentrera sur l'amélioration de l'efficience et la recherche de financements supplémentaires pour couvrir le reste du déficit, soit 65 millions, tout en incluant une révision et amélioration de la gouvernance, "perfectible", et une priorisation des investissements.

Meilleure gestion des commandes et des stocks

Pour ce dernier aspect, de nombreuses hypothèses ont déjà été émises et de nombreuses analyses sont en cours. Une des mesures importantes concerne la facturation, avec un volume de 1,2 milliard de francs environ par année. Elle cible une amélioration et uniformisation du codage, de la documentation et du processus de facturation pour les revenus, avec des gains dès 2023 et des augmentations progressives jusqu'en 2028.

Des prélèvements ponctuels sont encore prévus sur des fonds propres en 2024, comme en 2023, pour atténuer le déficit. L'optimisation des charges passe par exemple par des baisses de tarifs de certains services comme la blanchisserie, l'ajustement des moyens alloués à la recherche, la limitation de l'utilisation des médicaments hors liste ou encore une meilleure gestion des commandes et des stocks.

Accroître le nombre d'IRM pour augmenter les revenus

"Impulsion" mise aussi sur la croissance de certaines activités hospitalières spécifiques. L'exemple des machines IRM a été cité: l'objectif est d'accroître leur utilisation avec une extension des heures d'ouverture et de nouveaux créneaux horaires, notamment quatre soirs par semaine, pour augmenter les revenus.

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Au final, ce sont une pléthore de petites mesures qui auront des répercussions positives sur le moyen et long terme plutôt que de grandes poches d'économies, ont relevé en substance Gianni Saitta et Nicolas Demartines.

Outre le déficit d'exploitation récurrent, ils ont aussi rappelé que le plan d'action avait été mis en place dans un contexte d'augmentation constante des activités du CHUV, l'inflation des coûts des biens, des services et de l'énergie, d'infrastructures vieillissantes, un engorgement hospitalier et le coût du nouvel Hôpital des enfants (HE), avec un budget d'exploitation de 25 millions de francs.

ats/vic

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