Le deal et la consommation de drogue toujours un fléau à la Riponne, malgré les installations
La plupart des personnes interrogées dans La Matinale de la RTS vendredi expliquent que la situation ne s'est pas améliorée, mais qu'elle ne s'est pas non plus dégradée davantage. La consommation en pleine rue continue et les dealers sont plus nombreux, malgré la présence policière renforcée dans le quartier.
Pourtant, les commerçants avaient crié leur ras-le-bol ces derniers mois. Ils attendaient donc un changement qui n'est pas venu.
Commerçants affectés
Aujourd'hui, ils observent impuissants une situation aggravée par le chantier sur la place de la Riponne.
"C'est dommage parce qu'il y a un tas de choses à voir ici, mais c'est entaché par des affaires dans la rue", déplore Sébastien Losey, patron d'une boucherie. Ses clients disent ne plus aimer venir et il le ressent: "Regardez dans la rue, vous voyez beaucoup de monde passer?", s'interroge-t-il en constatant qu'il n'y a que "des pigeons".
Pour Travis, gérant d'un café non loin du local, la solution aurait été de l'ouvrir "en continu". Au contraire, là, "les consommations se font quand même dans la rue" et "il y a beaucoup plus de personnes qui vendent. C'est exponentiel", constate-t-il.
L'ouverture de cet espace de consommation a aussi attiré de nouvelles personnes, majoritairement venues de France, selon les riverains. Des consommateurs au comportement plus agressif.
Insécurité
Certains restaurateurs sont à bout. Un petit café, situé à quelques pas du local d'injection a tout simplement jeté l'éponge. En cause: la violence, les incivilités et les menaces répétées à l'encontre des employés.
Un autre cafetier doit nettoyer sa terrasse tous les jours. Sauf qu'il est observé, surveillé par les dealers et les consommateurs. Il se fait parfois même insulter. Le soir, il y a des bagarres sous les arcades, parfois violentes avec des hommes armés de couteaux. Le patron du café évoque un chiffre d'affaires en baisse depuis l'ouverture du local de consommation.
C'est surtout le climat d'insécurité qui est problématique, dans une zone qui ressemble désormais à une sorte d'enclave, entourée de barrières de chantier.
Ville consciente du problème
Selon Emilie Moeschler, municipale lausannoise en charge de la cohésion sociale, "la Municipalité est consciente de cette situation alarmante". C'est pourquoi, elle dit souhaiter "améliorer les choses le plus rapidement possible".
Pour cela, elle précise qu'il est possible d'avoir un espace mixte, donc avec un "dispositif de réduction des risques accompagné" en parallèle "d'autres structures qui ont d'autres activités". La Ville travaille en ce moment à "pacifier l'espace public", indique encore Emilie Moeschler, mais cela demande "du temps et de l'argent".
Pour l'instant, les horaires d'ouverture du local de consommation seront étendus, notamment le dimanche.
La Municipalité est aussi attendue au tournant, notamment par la droite du conseil communal: projet pilote, l'espace de consommation sécurisé de la Riponne sera évalué dans son ensemble, dans une année.
Sujet radio: Robin Baudraz
Adaptation web: juma