La Cour a analysé 25 mesures prévues pour favoriser les alternatives à la voiture (aussi appelées mesures de report modal). Leur état d’avancement général est faible: environ 80% d’entre elles se trouvent encore à des stades d’étude préliminaire ou d’avant-projet, a relevé Guy-Philippe Bolay, vice-président de la Cour des comptes, mercredi devant la presse à Lausanne.
Ces constats corroborent ceux d'un audit mené en commun en automne dernier avec la Cour des comptes de Genève et la Chambre régionale des Comptes Auvergne-Rhône-Alpes. Il portait sur les mesures d'accompagnement du Léman Express dans le Grand Genève, a ajouté le magistrat.
>> Lire à ce propos : Un audit signale des retards dans les mesures d'accompagnement du Léman Express
Dans le détail, l'analyse a porté sur les communes de Coppet et Nyon, la Région de Nyon ainsi que deux services cantonaux, la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR) et celle du territoire et du logement (DGTL). Parmi les mesures examinées figurent par exemple l'avancement de l'interface multimodale de la gare de Nyon ou la création d'un P+R à la gare de Coppet.
Bons points et retard
Au chapitre des points forts, la Cour souligne que la Région de Nyon a été très proactive en matière de report modal et pionnière dans le canton à travers des fonds intercommunaux. L'Etat s'est lui doté de moyens depuis 2019 pour développer le report modal. Les projets correspondent par ailleurs aux attentes des personnes vivant et travaillant dans le Grand Genève.
L'institution déplore en revanche les retards accumulés dans leur concrétisation. Guy-Philippe Bolay a évoqué une moyenne de 42 mois. Les causes de frein ou blocage mentionnées par les maîtres d'ouvrage sont la maîtrise foncière, la dépendance à un autre projet ou les compétences légales, a-t-il précisé.
Des millions d'aides en sursis
La valeur totale de ces mesures d’infrastructure avoisine 102 millions dans le district, incluant près de 34 millions de cofinancement de la Confédération. Or, Berne conditionne ses futurs cofinancements au respect des délais, qu'il resserre par ailleurs, a rappelé le vice-président de la Cour. La région de Nyon pourrait donc perdre cette manne importante.
Les communes ont une part de responsabilité dans ces retards, mais il y a des événements qui font qu'il y a des changements de priorité
Le retard des projets est de 3 ans et demi en moyenne et est même de 10 ans pour certains d'entre eux. "Ces retards sont dus à la complexité des projets, au fait que l'on a beaucoup de partenaires ", explique dans Forum Boris Muri, secrétaire général de la Région de Nyon. "Au moment où la Confédération a accepté de subventionner ces projets, ils n'étaient qu'au stade de l'idée."
"Les communes ont une part de responsabilité dans ces retards, mais il y a des événements qui font qu'il y a peut-être des changements de priorité sur d'autres projets, qui eux ont avancé plus rapidement. La région de Nyon n'est pas en retard sur la mobilité, elle a du retard sur certains projets."
asch avec ats