Ce plan "pouvoir d'achat" prévoit une réduction des recettes pour l'Etat à hauteur de 270 millions de francs par an. L'initiative patronale parle, elle, d'un montant de 530 millions.
Le Conseil d'Etat propose d'aller moins loin que le patronat pour éviter des pertes financières, alors que le canton vient de retrouver les chiffres rouges. Le gouvernement cantonal propose donc un contre-projet indirect à une initiative qu'il juge "excessive".
Pour 2025, le gouvernement propose une réduction supplémentaire de 0,5%. D'ici la fin de la législature, en 2027, le taux d'imposition devrait avoir baissé de 5%, pour autant que la santé financière le permette. Pour rappel, le taux d'imposition cantonal sur le revenu a baissé de 3,5% cette année.
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Agir dans plusieurs secteurs
La stratégie du gouvernement permet d'agir de manière ciblée, selon Christelle Luisier Brodard, la présidente du Conseil d'Etat vaudois. "Le plan sur le pouvoir d’achat ne se résume pas à la fiscalité. Il s’agit de travailler sur les conditions-cadres et les prestations en faveur de la population", explique la ministre PLR dans le 12h30.
D'autres mesures pour doper le pouvoir d'achat des ménages sont en effet envisagées, notamment pour augmenter les allocations familiales et maintenir les subsides à l'assurance maladie.
Le plan ne suffit pas, pense le patronat
Les milieux patronaux jugent le plan du Conseil d'Etat insuffisant. A l'origine de l'initiative, la Fédération patronale vaudoise, la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie et la Chambre vaudoise immobilière parlent de mesures fiscales anecdotiques.
À voir désormais comment le Grand Conseil vaudois retouchera la stratégie du Conseil d'Etat et si les patrons retireront leur initiative ensuite. Sinon, les urnes devront trancher.
Sujet radio: Robin Baudraz
Adaptation web: Antoine Michel avec ats
La droite salue le plan, la gauche radicale menace de référendum
La coalition de droite de l'Alliance vaudoise (PLR, UDC et Centre) a dit "saluer et soutenir" ce plan, "qui concrétise une des principales promesses" de sa campagne lors des élections cantonales 2022.
Elle a toutefois indiqué vouloir attendre l'issue des débats au Grand Conseil "pour se prononcer définitivement sur le sort de l’initiative populaire."
La gauche mécontente
Les partis de gauche ont en revanche critiqué la stratégie du Conseil d'Etat et annoncé la combattre, ainsi que l'initiative patronale.
Le PS a dénoncé "un assèchement fiscal dangereux pour le devenir des services publics". S'ils se sont réjouis de la hausse des allocations familiales, les socialistes ont estimé que la plupart des autres mesures constituaient "des cadeaux fiscaux injustifiables aux plus fortunés". De leur côté, les Vert-e-s ont affirmé que ces mesures fiscales profiteront "très peu" à la classe moyenne. Même son de cloche du côté du groupe Ensemble à Gauche & POP. La gauche radicale agite la menace du lancement d'un référendum.