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Le personnel de la CGN dit avoir été prêt à intervenir à tout moment sur le "Simplon"

Le "Simplon" a été endommagé lors de la tempête Vaudaire. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Les syndicats mécontents de la gestion des dégâts du Simplon par la CGN / La Matinale / 1 min. / le 3 avril 2024
Le personnel de la Compagnie générale de navigation (CGN) s'est exprimé mardi sur la gestion lors de la tempête de ce week-end, lors de laquelle le "Simplon" a été sérieusement endommagé. D'après son syndicat, de nombreux travailleurs étaient prêts à tout quitter pour aider au sauvetage du navire.

Les 250 employés de la CGN ont fait part de leur tristesse quelques jours après les gros dégâts subi par le bateau dans le port de Cully. Par la voix de son syndicat, le personnel s’est dit "en état de choc", "traumatisé" ou encore "à vif".

Avant le pic de la tempête vendredi soir, une fenêtre météo aurait permis à la CGN de rapatrier le "Simplon" jusqu'au chantier naval d'Ouchy. Mais faute de temps pour mobiliser le personnel nécessaire, la compagnie a choisi de le laisser sur place. Des forces vives ont finalement été appelées à la rescousse bien plus tard, alors que le bateau était déjà malmené.

>> A lire également : Le chantier naval d'Ouchy mouline pour remettre le "Simplon" à l'eau

Disponibles pour intervenir

De nombreux employés étaient pourtant prêts à tout laisser tomber pour porter secours au navire, affirme le syndicat. "Nous sommes intervenus dès que l'on nous a appelés. Certains sont venus spontanément quand ils ont senti que cela tournait mal. Tout le monde était prêt à quitter ce qu'il était en train de faire pour débarquer dès que le téléphone sonnait", assure dans La Matinale Lionel Simonin, le président de la section pour la CGN au sein du Syndicat du personnel des transports (SEV).

"Nous avons vécu [la tempête] de manière hyper intense. Ce qui nous fait un peu mal, c'est de lire le lendemain dans les journaux que nous n'étions pas là et que nous avions préféré nos jours de congé. En l'occurrence, nous savons nous rendre disponibles dans les situations de crise. Et là, nous étions là", déclare le responsable syndical.

La section syndicale de la CGN a rencontré la direction mardi pour parler de cet événement. Le contenu de la discussion n'a pas filtré.

Une "pesée de risques"

De son côté, Pierre Imhof, le directeur de la CGN, évoque dans La Matinale de mercredi un "accident" et "une suite de circonstances qui ont eu des effets désastreux".

"Les personnes qui ont pris des décisions étaient tout à fait conscientes du risque pour la suite. Il y avait un problème de coordination des ressources avec la fenêtre météo éventuellement disponible. Nous avons décidé de ne pas exposer le personnel au risque d'un naufrage au large. Nous aurions tout à fait pu mobiliser le personnel. Mais il était par contre question d’une pesée de risques et d'éviter de se retrouver au large, avec un vent qui n'aurait pas permis de ramener le bateau en toute sécurité", argumente Pierre Imhof.

Une enquête, interne ou externe, devra définir les responsabilités exactes dans cet incident. De plus, le montant des dégâts sur "Le Simplon" ne sera pas connu avant plusieurs semaines.

>> Ecouter l'intervention de Pierre Imhof dans La Matinale de mercredi :

Pierre Imhof, directeur général de la CGN, devant le "Simplon". [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
Réactions des syndicats face aux dégâts du Simplon: interview de Pierre Imhof, directeur de la CGN / La Matinale / 1 min. / le 3 avril 2024

Robin Baudraz/ami

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Installé sur un dock flottant

Le "Simplon" sera installé la semaine prochaine sur un dock flottant au chantier naval d'Ouchy. "Le bateau est sécurisé. Il n'y a plus besoin de pomper l'eau", a déclaré mercredi le directeur de la CGN Pierre Imhof.

Le diagnostic qui sera effectué à partir de la semaine prochaine, une fois le vapeur de 78 mètres hors de l'eau, permettra d'estimer le montant des dégâts et de décider de la stratégie à adopter. Il est en effet possible de réparer uniquement les dégâts ou de procéder à la grande rénovation qui était de toute manière prévue avant 2030, a poursuivi Pierre Imhof.

Au niveau des courses, l'accident et la mise hors-service du vapeur de 850 places "aura des conséquences limitées. Nous avons retravaillé les horaires", a-t-il expliqué.

Visible les 13 et 14 avril

L'accident n'aura pas non plus de conséquences sur les journées portes ouvertes qui auront lieu comme prévu les 13 et 14 avril. Tous les bateaux non en service seront visibles, Simplon y compris, a promis le patron de la CGN.

Lors de ce week-end, le public pourra visiter les ateliers qui sont en charge des travaux de maintenance et de rénovation de la flotte, le Navieexpress ou encore participer à de mini-croisières de 45 minutes à bord du "Général-Guisan". La parade navale du 26 mai est elle aussi maintenue, a précisé le directeur.