Le président de l'UDC Yverdon écope de prison avec sursis pour trafic de faux certificats Covid
Christophe Loperetti a été "un maillon essentiel" de ce trafic, qu'il a mené "au mépris de la santé publique" durant la pandémie, ont estimé les juges du Tribunal d'Yverdon. Ils ont relevé que l'enquête avait recensé 49 faux certificats, mais que ce chiffre était sans doute seulement "la pointe de l'iceberg" de son trafic.
La Cour a ajouté que le prévenu avait montré "une volonté délictuelle importante" et qu'il avait agi pour des "motifs égoïstes" en monnayant ses services.
Deux autres affaires
Coupable de faux dans les titres, Christophe Loperetti a aussi été condamné pour deux autres affaires, une conduite en état d'ébriété et la détention dans des "conditions déplorables" de deux chevaux à Grandson. Cela lui a valu une peine de 90 jours-amende à 30 francs, là aussi avec un sursis de deux ans.
Les juges l'ont également condamné à payer une créance compensatrice de 3000 francs et une amende de 300 francs. Les frais de la cause, environ 12'000 francs, sont aussi à sa charge.
La peine retenue par le Tribunal est légèrement inférieure à celle requise par le Ministère public, qui avait réclamé 19 mois de prison avec sursis pour les trois affaires.
"Pure philanthropie"
Mercredi matin devant ses juges, Christophe Loperetti s'était défendu en déclarant avoir agi "par idéal", avec comme seule intention d'aider "des personnes privées de leurs droits fondamentaux, car refusant de se faire injecter un vaccin expérimental."
Il a assuré n'avoir jamais engrangé de bénéfices, ni réalisé l'illégalité de ce trafic. "Je ne me rendais pas compte, tout était flou à l'époque. Je ne le referais pas aujourd'hui", a-t-il indiqué.
Son avocat David Vaucher a aussi affirmé que son client avait agi "par pure philanthropie", qu'il avait seulement voulu, "à tort ou à raison", s'opposer "aux restrictions de liberté" durant la pandémie.
Comme "un trafiquant de drogue"
L'avocat a aussi prétendu à "un acharnement" à l'encontre de Christophe Loperetti, "un politicien qui dérange." Selon lui, il paierait aussi pour ses liens d'amitié avec son prédécesseur à la tête de l'UDC locale, Ruben Ramchurn, "le trublion" de la vie politique yverdonnoise et un habitué des tribunaux.
Le procureur Christian Maire a vivement réfuté ces accusations "politiques", les jugeant "téméraires et déplacées". Sur le fond de l'affaire, il a affirmé que Christophe Loperetti n'avait rien d'un "défenseur des libertés et d'un philanthrope", mais que son comportement s'apparentait à celui "d'un trafiquant de drogue".
Il a estimé que Christophe Loperetti avait agi "par appât du gain sous couvert d'idéaux, et ce au mépris de la santé publique." Selon ses calculs, le prévenu, alors au chômage et en difficultés financières, aurait réalisé un bénéfice compris entre 2450 et 12'250 francs.
Agé de 36 ans et éducateur de formation, Christophe Loperetti a démarré la politique dans les rangs socialistes avant de rejoindre les Vert'libéraux, puis l'UDC. Il siège au Conseil communal depuis 2021. Président de l'UDC d'Yverdon depuis l'an dernier, il a été reconduit à cette fonction il y a deux semaines, lors de l'assemblée du parti.
ats/juma