Le rectorat et le gouvernement sont d'accord pour mettre fin à l'occupation étudiante à l'UNIL
Le chef du Département de l'enseignement et de la formation professionnelle (DEF) s'est exprimé dans le cadre d'une résolution PLR-UDC invitant le gouvernement à prendre toute mesure garantissant que les missions premières de l'UNIL, soit la formation et la recherche, se fassent en toute sécurité et sans entrave pour l'ensemble de la communauté universitaire. Le texte a été accepté par la droite, avec 71 oui, contre 54 non du côté de la gauche.
>> Lire aussi : La police est intervenue pour déloger les étudiants pro-palestiniens à l'Université de Genève
Avant le vote, le ministre de tutelle de l'UNIL a reconnu que l'occupation "se passe de manière pacifique". Il a toutefois estimé que "des lignes rouges ont été dépassées". "Des centaines d'étudiants ne sont pas à l'aise d'aller aux cours. J'ai reçu moi-même des messages et des témoignages". Il a aussi évoqué des "messages racistes, déplacés et irrespectueux".
"La situation doit à un moment donné s'arrêter. Lors d'une réunion à laquelle j'ai été convié avec le rectorat de l'UNIL, il a été convenu que l'occupation devait cesser", a dit Frédéric Borloz. Il n'a fait référence à aucun délai ni ultimatum. La mission de l'université doit être garantie en toute sécurité et sans entrave, a-t-il encore ajouté.
Court débat gauche-droite
La résolution déposée par la présidente du PLR Vaud Florence Bettschart-Narbel a donné lieu à un court échange gauche-droite, opposant "liberté académique et débat démocratique" à "problème sécuritaire et démonstration de force".
La députée de la gauche radicale Elodie Lopez a rappelé le "dialogue exemplaire" entre manifestants et direction de l'UNIL. Cette résolution vient "discréditer un message de paix et de solidarité", a-t-elle dénoncé. Pour le président du PS Vaud Romain Pilloud, la demande de la résolution "est déjà respectée": les cours se déroulent en sécurité et l'ensemble des missions de l'UNIL est toujours assuré.
"Quelles que soient leurs motivations, l'occupation d'un bâtiment de l'UNIL pose différents problèmes, notamment l'accès aux cours, aux bureaux et la garantie d'un espace de recherche et formation sécure", a au contraire estimé Florence Bettschart-Narbel. "Plusieurs témoignages démontrent que ces manifestations à l'intérieur de l'UNIL provoquent un sentiment d'insécurité pour certains membres du corps enseignant et étudiant."
Résolution non contraignante
Non contraignante, la résolution consiste en un voeu envoyé au Conseil d'Etat. Celui-ci a trois mois pour informer le Parlement de la suite qui lui est donnée.
A l'UNIL, les étudiants avaient mis fin mercredi dernier à leur occupation nocturne, après six nuits passées dans le hall du bâtiment Géopolis. Ils y sont revenus jeudi pour poursuivre leur mobilisation diurne.
ats/vajo
Occupation de l'Université de Zurich: ultimatum de la direction
Des étudiants occupent le hall du bâtiment principal de l'Université de Zurich depuis mardi à midi. La direction de l'université a fixé un ultimatum aux occupants: ils doivent quitter les lieux d'ici à 17h00.
Les manifestants rejettent toute forme de violence, d'antisémitisme et d'islamophobie, ont-ils indiqué dans un communiqué. Ils s'inscrivent dans le mouvement international et pacifique de solidarité avec les Palestiniens, précisent-ils.
Comme dans d'autres universités, les occupants exigent une prise de position claire de leur université sur les violations des droits de l'homme. Les manifestants demandent en outre un boycott académique des institutions et entreprises israéliennes "qui ont participé d'une manière ou d'une autre au génocide". Selon leur communiqué, les occupants veulent rester jusqu'à ce que leurs revendications soient entendues et acceptées.
Université de Berne toujours occupée après la fin de l'ultimatum
Les étudiants pro-palestiniens occupent toujours l'Université de Berne malgré l'expiration de l'ultimatum fixé à mardi avant 12h00. La direction de l'institution a indiqué qu'elle se réservait le droit de mettre fin à l'occupation.
"Nous n'avons pas l'intention de quitter le site et nous continuons à chercher le dialogue avec l'Université", a répété un porte-parole du mouvement de protestation. "La balle est dans le camp de l'Université de Berne", a-t-il ajouté.
Plus de 120 collaborateurs de l'institution académique, notamment des professeurs, ont affiché leur solidarité avec les occupants dans une lettre ouverte en ligne. Et parallèlement d'autres membres de l'Université ont eux appelé à la fin de l'occupation pacifique.
Lundi, la direction avait qualifié cette situation d'inacceptable. Les étudiants protestataires, qui occupent certains locaux depuis dimanche soir, reprochent à la direction d'adopter une position unilatérale pro-israélienne dans le conflit au Proche-Orient, des accusations rejetées par l'alma mater.