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Le secteur viticole doit chercher à "diminuer ses effets climatiques", selon le futur directeur de Changins

L'invité de La Matinale - March Schmid, nouveau directeur de l'école d'oenologie de Changins
L'invité de La Matinale - March Schmid, nouveau directeur de l'école d'oenologie de Changins / La Matinale / 10 min. / le 12 juillet 2024
Les métiers du vin ont évolué avec les nouveaux outils et les enjeux climatiques qui font naître de nouveaux enjeux, souligne Marc Schmid, nouveau directeur des écoles d'oenologie de Changins à Nyon (VD) à partir d'octobre 2024. En conséquence, il dit devoir adapter le programme de sa formation.

La viticulture est "faite de plusieurs métiers", indique Marc Schmid au micro de la RTS. "On parle d'un métier de paysan, de mise en production, de distribution et de vente."

Le futur directeur de l'école de Changins précise que "plusieurs choses sont en jeu dans ces corps de métiers", à savoir notamment "la régulation, les besoins des consommateurs et les enjeux macroéconomiques".

Il faut s'adapter aux révolutions technologiques et aux enjeux climatiques dans les pratiques de production

 Marc Schmid, futur nouveau directeur des écoles d'oenologie de Changins à Nyon (VD)

Nouvelles technologies et enjeux climatiques

Ces métiers évoluent avec le temps, note l'invité de La Matinale. Il cite les "révolutions technologiques qui aident la production, la logistique et la vente" et les "enjeux climatiques" pour lesquels la viticulture est "plus au front". Il est donc nécessaire de "s'adapter dans les pratiques de production", précise Marc Schmid, qui donne l'exemple de la popularisation de "nouveaux cépages" et la "réutilisation de certains déchets de la vigne".

>> Voir le sujet du 19h30 sur le pinot noir qui pourrait s'imposer à Neuchâtel pour faire face au réchauffement climatique :

Les vignerons s'adaptent au réchauffement climatique. À Neuchâtel, le pinot noir pourrait s'imposer.
Les vignerons s'adaptent au réchauffement climatique. À Neuchâtel, le pinot noir pourrait s'imposer. / 19h30 / 2 min. / le 22 septembre 2020

>> Pour aller plus loin, lire : Jérome Aké Béda: "Le cépage du chasselas est la réponse au réchauffement climatique"

"On doit aussi chercher des moyens pour diminuer les effets au niveau climatique dans la production et le transport des vins", poursuit-il.

>> Lire aussi : La viticulture de l'Arc jurassien doit s'adapter au changement climatique

Comment rendre la formation attractive?

A l'image de certaines formations vertes, le secteur viticole a une "certaine difficulté à attirer" des apprentis, indique Marc Schmid. Pourtant, il est nécessaire d'en former davantage pour continuer à proposer du vin suisse. C'est là tout l'enjeu de la future nouvelle direction.

On doit se demander "comment rendre cette formation attractive pour les nouvelles générations? Mais ce n'est pas nouveau", avance-t-il. Pour cela, "il faut la rendre plus visible, tout comme le métier de base. Il faut aussi bien sûr adapter le contenu de la formation aux enjeux climatiques et aux outils digitaux. Donc, on peut amener la durabilité dans la formation de base ou professionnelle.

Selon des "conclusions rapides" de Marc Schmid, la réticence des métiers liés au vin pourrait provenir de leur "difficulté", même s'il ne pense pas qu'ils soient "plus durs que d'autres". Mais il accuse surtout la "visibilité de la formation" et la "pertinence du contenu face aux enjeux".

>> Pour aller plus loin sur le thème, écouter l'interview de Vivian Zufferey dans le 12h45 sur les défis du futur :

Rendez-vous Mutations : « Viticulture, les défis du futur » avec Vivian Zufferey, chargé de recherche à l’Agroscope de Changins
Rendez-vous Mutations : « Viticulture, les défis du futur » avec Vivian Zufferey, chargé de recherche à l’Agroscope de Changins / 12h45 / 8 min. / le 11 septembre 2023

Propos recueillis par Aleksandra Planinic

Article web: Julie Marty

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Comment se porte le marché viticole en Suisse?

Si la consommation d'alcool a baissé en général, "la part de marché du vin suisse a augmenté l'année passée, passant autour des 38,6%", assure Marc Schmid, qui énumère plusieurs pistes pour continuer dans cette lancée.

C'est un résultat "réjouissant", dit-il. "Je pense que le nouveau bio, c'est consommer local (...) L'avenir pour les vins suisses est brillant parce que la qualité a augmenté", conclut-il.

>> Lire également : Encore marginal en Suisse, le vin nature se fait peu à peu une place et Les Suisses consomment de plus en plus de vin local, surtout du blanc