Les champignonneurs vaudois mécontents face aux restrictions imposées depuis le 1er juillet
Au sein de la communauté des champignonneurs vaudois, on ne comprend pas toujours ces nouvelles mesures censées offrir une pause à la nature et favoriser la reproduction de champignons. Il faut dire que les limitations varient d'un canton à l'autre. Un mécontentement que beaucoup d'entre eux ont décidé de partager sur les réseaux sociaux, et notamment sur la page Facebook de la VAPKO, l'Association suisse des organes officiels de contrôle des champignons.
"N'importe quoi! La nature du canton doit être à tout le monde. Depuis petit, je vais aux champignons. Devoir se poser la question si on peut y aller ou pas ça saoule! Franchement, dans le canton, la liberté est en train de partir! Plus aucune fierté. Je suis dégoûté!", peut-on notamment y lire. "Ils feraient mieux d'interdire les gros engins de coupe de bois qui détruisent tout. A certains endroits, il n'y a plus aucun champignon, tout est bousillé", déplore un autre.
Pas d'impact sur la pousse des champignons
Des coups de gueule que comprend tout à fait Patrik Wuillemin, secrétaire de la VAPKO. Comme il l'explique au micro de La Matinale, des études approfondies montrent que cette réglementation n'a aucun impact sur la préservation du mycélium, l'appareil végétatif des champignons qui favorise leur reproduction. "Le piétinement du sol n'a aucun impact sur la pousse des champignons", insiste-t-il.
"Il y a certainement des arguments d'ordre écologique pour la faune, mais dans ce cas, il faut aussi interdire les promeneurs", poursuit-il, "tout comme les truffiers, les cavaliers, les bûcherons qui ne sont soumis à aucune interdiction particulière".
Différences entre les cantons
Sans compter que les limitations varient d'un canton à l’autre. Les champignonneurs valaisans ne sont par exemple soumis à aucune restriction, tandis que les cantons de Berne et Fribourg ont décidé, il y a plusieurs années, de faire marche arrière après avoir imposé des limitations du même ordre que celles instaurées récemment sur territoire vaudois. Une cacophonie problématique, selon Patrik Wuillemin.
Limiter la cueillette de champignons, "ça provoque du tourisme mycologique. Cela génère des kilomètres inutiles parce qu'on va aller dans les cantons plus laxistes." Pour lui, s'il faut faire quelque chose, il faut le faire au niveau national, et pas au niveau cantonal.
Les gens n'oseront plus venir faire contrôler leurs champignons, alors que le contrôleur n'est pas du tout là pour amender ou dénoncer
Autre règle qui fait jaser: la limitation de la cueillette à deux kilos. "Quand on a des périodes de pluie intenses, on a des champignons gorgés d'eau. Et les gros bolets, c'est vite lourd. C'est vrai que trois kilos aurait été plus raisonnable", souligne-t-il encore.
Sans compter que cette limitation de poids n'incitera plus les champignonneurs vaudois d'aller faire contrôler systématiquement leur cueillette. "Les gens n'oseront plus venir faire contrôler leurs champignons, alors que le contrôleur n'est pas du tout là pour amender ou dénoncer", déplore-t-il. Les personnes censées veiller au respect des mesures de restriction sont les gardes-faunes.
>> Lire aussi : L'an dernier, les contrôleurs suisses ont éliminé 54 kilos de champignons vénéneux
Propos recueillis par Aleksandra Planinic
Texte pour le web: Fabien Grenon
Bienne ne propose pas de service de contrôle de champignons en 2024
La Ville de Bienne n'est pas en mesure cette année de proposer à sa population un service de contrôle des champignons entre août et octobre, annonce-t-elle lundi. Malgré des "recherches intensives", la cité seelandaise a dû capituler en raison d'une pénurie de spécialistes.
Les personnes disposant des diplômes nécessaires pour assurer ce service de contrôle proposé par la Ville de Bienne sont rares, a précisé le responsable du Département de la sécurité publique, André Glauser. L'an passé déjà, il avait été très difficile de recruter des contrôleurs de champignons.
Proposé gratuitement aux habitants de la ville et facturé 6 francs pour les autres personnes, ce service était principalement assuré par des retraités. Jusqu'à présent, c'était entre cinq et six spécialistes rémunérés à l'heure qui contrôlaient tous les soirs de semaine entre août et octobre la cueillette des champignonneurs désireux de faire examiner leur récolte.
ats