Un groupe de travail est notamment chargé de trouver "des pistes d'optimisation" pour maîtriser les dépenses, mais sans toucher aux prestations existantes, indique mardi l'Etat de Vaud. Ces pistes devraient prendre effet dès le budget 2025.
Explosion des charges et bonne tenue des recettes d'impôts
Les charges brutes ont grimpé à 11,484 milliards en 2023. Elles dépassent largement le budget (+404 millions) et celles enregistrées en 2022 (+520 millions). L'Etat de Vaud impute ces fortes hausses, en majorité, aux coûts des crises successives, à la montée en puissance des engagements de l'Etat et aux effets démographiques.
Le domaine social (+113 millions sur un an) et l'indexation de la fonction publique et parapublique (+100 millions) figurent en tête des secteurs où les dépenses ont bondi. Viennent ensuite, les transports publics (+57 millions), l’enseignement (+53 millions), la santé (+46 millions), l’asile (+42 millions hors Ukraine) ainsi que le soutien à l’enfance et adolescence (+35 millions).
Les revenus opérationnels ont atteint 11,444 milliards, soit 66 millions de mieux qu'en 2022. Plusieurs postes ont connu une croissance soutenue, notamment les recettes d'impôts (+239 millions). Dans le détail, les recettes des personnes physiques (revenu et fortune) ont augmenté de 129 millions après la stagnation des exercices précédents. Mais les comptes vaudois ont souffert de la non-distribution du bénéfice de la BNS (-375 millions).
Dépenses trop élevées, estime Valérie Dittli
Pour Valérie Dittli, ministre vaudoise des Finances, la situation actuelle était prévisible. "Un budget aussi grand que celui de canton de Vaud ne se dégrade pas du jour au lendemain. Cette situation devrait se péjorer à l'avenir, si on ne prend pas des mesures rapides", alerte-t-elle mardi dans l'émission Forum.
"Le souci n'est pas tant du côté des recettes fiscales, mais au niveau des dépenses", détaille encore la ministre. Elle cite notamment la guerre en Ukraine, l'indexation des salaires liée à l'inflation ou encore l'asile. "La situation financière est stable, avec une dette proche de 0", rassure toutefois Valérie Dittli. Et d'ajouter: "la volonté du Conseil d'Etat n'est pas de couper dans les prestations. Mais il faut absolument minimiser la croissance des charges".
Investissements soutenus
L'année 2023 est une année record pour les investissements bruts (y compris la part des tiers) qui se montent à 529 millions, soit une hausse de 125 millions par rapport à 2022. Le Canton précise que parmi les objets réalisés ou en cours de réalisation figurent notamment les bâtiments destinés à l’enseignement postobligatoire, supérieur et UNIL, le CHUV, les routes et les transports publics.
La dette de l'Etat d'élevait à 700 millions à la fin de l'année 2023, niveau inchangé par rapport à 2022. Une stabilité que l'Etat de Vaud explique par des liquidités en suffisance pour ne pas recourir à l’emprunt.
"Pistes d'optimisation"
Parmi les mesures évoquées, le Conseil d'Etat prévoit à court terme d'examiner les charges de l'Etat selon une approche thématique afin de stabiliser leur progression.
A moyen terme, une délégation du Conseil d’Etat mandatera une réflexion sur l’efficience de l’organisation de l’Etat, visant à réduire la croissance de ses charges.
ats/juma