Les marchés de Noël ferment leurs portes et tirent un bilan parfois mitigé

Les marchés de Noël ferment boutique. Si la fréquentation est en hausse à Montreux, portée par sa réputation européenne, les chalets ont connu nettement moins de succès à Vevey. Celles et ceux qui tenaient la dizaine de petits commerces établis sur la Place du Marché reconnaissent une certaine déception: les objectifs financiers ne sont pas atteints.

Malgré la patinoire et les bus gratuits, le village de Noël de Vevey est resté désespérément vide les jours de semaine, le public privilégiant surtout Montreux. La fréquentation des week-ends n'a pas suffi et la plupart des exposantes et exposants ne rentreront pas dans leurs frais d'ici le 31 décembre. Des personnes qui pointent du doigt le manque d'animations, de stands et d'espace.

Le concept aurait dû être mieux réfléchi selon Ibra, présent dans un des dix chalets: "Un peu plus de publicité, d'abord. Qu'il y ait un peu plus d'artisans, d'exposants et qu'il y ait une cohérence, avec un peu plus de magie de Noël. Il aurait fallu que cela soit plus connecté entre les trois entités mises en places à Vevey".

Keystone - Jean-Christophe Bott

L'organisation reconnaît les difficultés rencontrées à Vevey: "C'est un peu plus difficile, on ne doit pas le cacher, parce que c'est nouveau et qu'il n'y a pas la masse de gens que nous avons à Montreux", explique Yves Cornaro, directeur de Riviera Noël.

Rappelant que les chalets étaient moins chers à Vevey qu'à Montreux pour le lancement, Yves Cornaro souligne que les commerçants étaient au courant qu'il s'agissait d'une première édition qui drainerait moins d'affaires. "Celui qui a pris un chalet (...) commence et est en place pour que, l'année prochaine, on puisse le reprendre", remarque-t-il au micro de La Matinale. Il faudra probablement du temps pour que le concept de trois marchés fusionnés fonctionne.

Un Bô Noël mitigé à Lausanne

A Lausanne, la décentralisation semble avoir nui à certains exposants, malgré une hausse globale de fréquentation. La nouvelle disposition du marché de Bô Noël – couplée aux travaux de la gare – fait réagir.

Keystone - Salvatore Di Nolfi

Un "Marché des arts" avait été installé à deux pas de la gare, sur le site de Plateforme 10 qui regroupe trois musées: le public pouvait y retrouver la grande roue, une piste de luge et une petite dizaine de chalets.

Mais le peu de fréquentation a fait déchanter les artisanes et artisans: certaines personnes ont quitté les lieux au bout de quelques jours seulement. Pour ceux qui restent, c'est la déception qui domine: "On pensait qu'on allait beaucoup travailler et c'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de fréquentation en comparaison au reste de la ville", remarque Lisa, qui tenait un stand de boissons: "C'est plus un lieu de passage et les gens n'ont pas forcément l'habitude de se rendre ici: c'est un peu excentré, même si c'est à côté de la gare. On ne sait pas forcément qu'il y a quelque chose qui s'y passe."

De son côté, l'organisation rappelle que développer une nouvelle place est un travail de longue haleine et croit en cet emplacement, qui a rencontré quelques beaux succès cette année.

A quelques heures de refermer ses portes, Bô Noël annonce d'ores et déjà une fréquentation en forte hausse pour cette année, avec 420'000 personnes, soit 60'000 de plus que l'an dernier.

Robin Baudraz/sjaq