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Nouvelle stratégie vaudoise de réinsertion des détenus

Une prison pour mineurs en Suisse. [Keystone - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
Le canton de Vaud a présenté sa nouvelle stratégie de réinsertion des détenus / Le 12h30 / 1 min. / le 1 février 2024
Le Canton de Vaud a présenté jeudi sa nouvelle stratégie visant à améliorer la réinsertion des personnes détenues. L'Etat a revu son concept global d'accompagnement afin de mieux préparer la sortie des détenus et, surtout, éviter la récidive.

La réinsertion est l'un des piliers de la politique pénitentiaire. Fort de ce constat, le Conseil d'Etat vaudois a élaboré une nouvelle stratégie "Réinsertion 2030". Trois axes d'intervention ont été tracés: de nouvelles prestations et une prise en charge personnalisée pour chaque personne détenue, ainsi qu'une adaptation des infrastructures, pensées pour l'après-détention.

Compétences scolaires et sociales

Cette stratégie vise notamment à "mettre à niveau" les détenus en matière de formation. "Aujourd'hui, on a des détenus qui ont des parcours scolaires chaotiques", explique Vassilis Venizelos, ministre vaudois en charge de la sécurité, dans le 12h30 de la RTS. "Plus de la moitié des détenus ont tout juste fini l'école obligatoire, donc on doit évidemment adapter les formations à ces profils", poursuit-il.

Il s'agit également de renforcer "les compétences sociales" des détenus, d'améliorer "leur capacité à vivre en société", a indiqué le chef du SPEN vaudois, Raphaël Brossard. "Parfois, ces compétences sociales, comme la ponctualité ou la capacité à respecter des délais, ne sont pas acquises", précise Vassilis Venizelos

Pour y parvenir, le SPEN va élaborer différents cours. Il y aura des cours de "citoyenneté" qui traiteront, par exemple, de la prévention et de la gestion des dettes, des assurances sociales ou de la manière de remplir une déclaration d'impôt. Parallèlement, des cours axés sur la psychologie seront dispensés autour de la maîtrise des émotions ou de la communication non-violente.

Internet en cellule

Pour éviter la fracture numérique, des ordinateurs seront installés dans les cellules. Ils permettront à la fois aux détenus de regarder la télévision, de prendre des rendez-vous médicaux, de commander à manger ou encore de consulter leur compte bancaire. Autant d'actions numériques qui permettront de "se calquer sur le quotidien d'une personne vivant à l'extérieur", a relevé Raphaël Brossard.

Mais cela restera toutefois en réseau "fermé", puisque les interactions se feront en fait avec le personnel des établissements pénitentiaires.

Nouveaux bâtiments

Une meilleure réinsertion passe aussi par des bâtiments plus adaptés, estime en outre le SPEN. Les futures constructions de la Nouvelle colonie (2030) et des Grands Marais (2031) seront "pensées" autour de la réinsertion avec des espaces dédiés et une "meilleure autonomie" offerte aux détenus, par exemple dans leurs déplacements.

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En ce qui concerne la récidive, le SPEN, en collaboration avec l'Ecole des sciences criminelles de l'UNIL, va lancer une étude pour savoir combien de personnes sont à nouveau réincarcérées dans les années suivant leur libération, mais aussi pour comprendre les raisons de ces échecs.

Sujet radio: Robin Baudraz

Adaptation web: edel avec ats

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