Affirmant ne plus pouvoir exploiter toutes ses imprimeries de manière rentable, Tamedia a annoncé que deux d'entre elles seraient fermées à court terme. Seule l'imprimerie de Berne sera conservée et agrandie. Celles de Zurich et de Bussigny seront respectivement fermées en 2026 et 2025.
L'imprimerie de Bussigny, construite dans la zone industrielle, existe depuis 1989 et une cinquantaine de postes y sont menacés. Pour les employés rencontrés sur le site de Bussigny, c'est " la déception, la lassitude et de la colère" d'être abandonnés par le groupe.
>> Relire les réactions et les critiques en Suisse romande : L'annonce de la restructuration de Tamedia suscite une avalanche de critiques en Suisse romande
"On savait, on n’est pas dupes"
Impuissants, les employés assistent depuis des années à la réduction progressive des effectifs. "Ce n'est pas la première restructuration qu'on vit, les gens étaient prêts et attendaient des décisions depuis longtemps (...) On savait, on n'est pas dupes", témoigne dans La Matinale un employé qui travaille dans l'imprimerie depuis 30 ans.
Sur le parking devant l'imprimerie, où des dizaines de camions sont garés et attendent d'être chargés pour la livraison de journaux, un collègue partage sa résignation. "Ça fait des années qu'on voit la production diminuer", raconte cet employé qui travaille sur place depuis 20 ans.
>> Lire : Restructuration radicale chez Tamedia qui va supprimer près de 300 postes et fermer des imprimeries
Les employés sont inquiets pour leur avenir
Pour autant, il ne cache pas son inquiétude. "On est beaucoup à avoir plus de 50 ans et ça va être très compliqué de trouver un emploi sur le marché", insiste-t-il. Pour le moment, la possibilité d'être muté à Berne est en consultation. Mais "il n'y a pas beaucoup de places".
L'ouvrier se souvient quand l'imprimerie avait ouvert ses portes en 1989 et qu'elle était la plus moderne d'Europe. "Je me rappelle l'époque où Jean-Pascal Delamuraz est venu ici inaugurer le centre". Conseiller fédéral de 1984 à 1998, le Vaudois était arrivé sur le site en hélicoptère.
Pour l'heure, les employés attendent le détail des mesures de consultation. Certains souhaiteraient plus de temps avant la fermeture. Les courriers de licenciements seront adressés dès la fin du mois de septembre.
>> Participez à la discussion avec "dialogue", une offre de la SSR :
Sujet radio: Virginie Langerock
Adaptation web: itg