C'est la toute première fois que la commune vaudoise de Payerne reçoit ce type de spectacle, avec des solistes et des musiciens venus de Suisse, mais aussi de France, d'Italie et d'Ecosse. Durant 3 heures, une vingtaine d'artistes racontent la vie d'Adélaïde de Bourgogne, ancienne reine d'Italie et de Germanie, qui a jadis séjourné dans la commune vaudoise.
La pièce est un opéra baroque en trois actes, rythmée par les oeuvres musicales de Georges Friedrich Händel, compositeur allemand réputé du début du 18e siècle.
Un public conquis
"C'est une réussite à tous les niveaux, tant la mise en scène que la partie musicale. C'est le bonheur absolu, tout simplement!", sourit Marcel Louis Chollet, passionné d'opéra et originaire de Payerne.
C'est une réussite à tous les niveaux, tant la mise en scène que la partie musicale. C'est le bonheur absolu, tout simplement
Mais le spectacle séduit également de nombreux curieux. Lysa Menu, qui incarne le rôle d'Adélaïde, se dit touchée par l'accueil du public: " J'ai pu rencontrer des personnes qui ne sont d'ordinaire pas du tout sensibles à cet art, et qui ont totalement changé d'avis".
Pour le comité d'organisation, le défi était d'attirer un public mixte, avec autant de passionnés que de personnes qui n'ont pas l'habitude d'assister à des opéras. "Nous voulions quelques chose de populaire et de qualité", affirme Pasqual Auer, président du comité. Pour que le spectacle soit le plus accessible possible, les billets se sont vendus à des prix plus bas que le sont en moyenne les entrées d'opéras.
Adélaïde, figure de l'Europe médiévale
L'impératrice Adélaïde est une femme bien connue de la population payernoise. Fille de la Reine Berthe de Souabe, elle est une figure majeure de l'histoire médiévale européenne. Surnommée "la mère de tous les royaumes", elle fût d'abord reine d'Italie par son mariage avec Lothaire. À sa mort, elle se remarie avec Otton Ier, et devient reine de Germanie. À l'aube de sa vie en 999, elle vient une dernière fois à Payerne pour se recueillir sur la tombe de sa mère.
Il n'est donc pas anodin que la pièce se joue au pied de l'Abbatiale, qui abrite le tombeau que l'on attribuait autrefois à la Reine Berthe. "C'est très touchant de pouvoir jouer la pièce à l'endroit même où Adélaïde est venue. Nous avons un devoir de respect du patrimoine et des âmes qui sont passées par là.", confie la metteuse en scène Constance Larrieu.
Léa Bucher