Pour une vingtaine d'associations vaudoises, l'offre des garderies et accueils de jour est inéquitable
Trouver une place en garderie ou dans un accueil de jour vaudois est déjà compliqué lorsque son enfant n'a pas de besoins particuliers. Mais s'il en a, l'opération tourne au véritable casse-tête pour les parents. Sans compter que toutes les structures ne sont pas adaptées, car elles manquent de moyens, notamment pour engager des accompagnateurs ou accompagnatrices spécialisés.
C'est pourquoi 18 associations vaudoises ont dénoncé jeudi une "situation inéquitable" dans une lettre adressée au Conseil d'Etat vaudois. "Il est temps de mettre en place un concept cantonal, comme c'est le cas pour la scolarité obligatoire", explique Laurie Willomet, présidente de la Faîtière des réseaux d'accueil de jour des enfants du canton de Vaud, dans La Matinale de la RTS.
>> Lire aussi : Plus de 50 ONG dénoncent les manquements aux droits de l'enfant
Vers une loi cantonale ?
Pour les associations, la loi cantonale sur la pédagogie spécialisée (LPS) de 2013 n'est pas claire. D’un côté, elle souligne l’importance de l’accueil préscolaire et parascolaire. De l’autre, elle précise que l’aide à l’intégration pour ces structures reste limitée à la réalité budgétaire.
Résultat, le financement de l'accueil de ces enfants repose essentiellement sur les communes, sur les réseaux d'accueil et sur les parents. Une source de grande inégalité, pour Laurie Willomet: "Cela repose finalement sur la volonté politique des communes. Ce sont des budgets assez importants. Et l'enfant qui change de réseau change de soutien, de structure autour de lui".
Contacté jeudi, le Canton affirme qu'il n'a pas encore pu prendre pleinement connaissance de la lettre qui lui a été adressée. Mais il rappelle que tout le monde doit faire sa part. L'inclusion n'est pas uniquement de son ressort, mais également des communes et des associations notamment. Il assure tout de même vouloir poursuivre le dialogue avec les acteurs concernés.
La galère des vacances scolaires
Cette lettre fait suite à une récente décision du Canton de Vaud. Depuis les dernières vacances d'automne, et pour toutes les vacances scolaires suivantes, l'Etat ne couvre plus financièrement l'aide au parascolaire pour les enfants avec des besoins particuliers. Ces aides financières subventionnent le salaire du personnel engagé pour soutenir l’inclusion des enfants en situation de handicap dans les accueils de jour.
On a eu une avalanche de téléphones de parents qui ne comprenaient pas cette décision. On fait une diminution de prestations sur les personnes vulnérables, je trouve cette décision absolument révoltante
Les parents, qui souvent travaillent, se retrouvent donc sans solution, ou alors à leurs propres frais. Une situation qui révolte Catherine Roulet. La co-présidente de l'INSIEME, l'association vaudoise de parents et de personnes concernées par le handicap mental, réagit dans La Matinale : "On a eu une avalanche de téléphones de parents qui ne comprenaient pas cette décision. On fait une diminution de prestations sur les personnes vulnérables, qui en ont en fait le plus besoin. Je trouve cette décision absolument révoltante."
De son côté, le Canton affirme qu'il n'est pas légalement dans ses obligations de financer de telles prestations.
La Suisse déjà épinglée par l’ONU
En novembre 2021, la Convention des droits de l’enfant de l’ONU demandait déjà à la Suisse de rendre disponible dans tous les cantons "les services inclusifs d’éducation et de protection de la petite enfance, les services d’accueil périscolaire et la formation professionnelle des enfants handicapés, y compris les enfants autistes et les enfants présentant des handicaps intellectuels ou psychosociaux" et de veiller à ce que ces mesures soient correctement financées.
Sujet radio: Léa Bucher
Adaptation web: made