Prise d'otages dans un train près d'Yverdon: les passagers libérés, l'assaillant tué durant l'assaut
La prise d'otages a débuté vers 18h35, a détaillé la police vaudoise lors d'un point presse dans la nuit de jeudi à vendredi. L'assaillant, armé d'une hache et d'un couteau, a forcé le pilote à quitter son poste pour rejoindre les quatorze passagers présents dans ce train Travys , immobilisé portes fermées à la gare d'Essert-sous-Champvent, entre Baulmes et Yverdon-les-Bains.
Les forces de l'ordre ont été alertées directement par les personnes bloquées dans la rame. Elles ont bouclé le périmètre pour permettre aux spécialistes de la négociation d'établir le contact avec le preneur d'otages, notamment via des messageries des portables des otages. Certains d'entre eux ont été attachés, selon la police.
"Dans le cadre du dispositif, on privilégie la sécurité des otages. Tout est fait pour essayer de convaincre l'auteur de se rendre", explique vendredi dans La Matinale le porte-parole de la police cantonale Jean-Christophe Sauterel.
Il indique que, si une opportunité se présente pour intervenir tout en garantissant la sécurité des otages, le responsable des opérations peut choisir de donner l'assaut.
Des explosifs de diversion
Les forces d'intervention se sont finalement exécutées vers 22h15, à "un moment où l'homme était séparé de ses otages", avait détaillé Jean-Christophe Sauterel juste après les événements. Des explosifs de diversion ont notamment été utilisés pour détourner l'attention de l'assaillant.
"Le preneur d'otages fonçant avec sa hache dans la direction du groupe d'intervention, un policier a fait usage de son arme pour protéger les otages, touchant mortellement l'auteur", a encore expliqué Jean-Christophe Sauterel. L'homme est décédé sur place, malgré la présence d'un médecin parmi l'équipe d'intervention policière. Le principe de tir de légitime défense est avancé par la police.
Les otages sains et saufs
Toutes les personnes présentes dans le train ont pu être libérées saines et sauves. Elles ont été prises en charge sur place par un dispositif sanitaire avant d'être transportées en bus au Centre de la gendarmerie mobile à Yverdon.
Les otages et leurs familles ont été encadrés par les équipes de soutien d'urgence et une cellule psychologique. Ils ont été auditionnés en fin de soirée pour les besoins de l'enquête.
>> Des images des environs peu après l'intervention:
L'assaillant serait un requérant iranien
Selon les premiers éléments, l'homme, âgé de 32 ans, serait un requérant d'asile iranien s'exprimant en farsi et en anglais. Un interprète parlant le farsi a dû être engagé pour les négociations. De plus amples recherches sont en cours et doivent permettre d'identifier précisément l'auteur.
Le Ministère public vaudois a ouvert une instruction pénale. "Les motivations de l'homme ne sont pas établies, ni son état psychologique", a indiqué de son côté le procureur général Eric Kaltenrieder. On ne sait pas non plus où le preneur d'otages est monté dans le train.
"Pour l'instant, il n'y a pas d'éléments qui nous orientent vers un acte terroriste ou extrémiste", note Jean-Christophe Sauterel dans La Matinale. "Aucun élément ne nous oriente vers un acte terroriste. Ni terroriste ni jihadiste", a ensuite précisé le porte-parole de la police cantonale vaudoise.
Une autre enquête va concerner la police. Elle doit faire la lumière sur les circonstances de son intervention et du décès du preneur d'otages, précise Eric Kaltenrieder dans La Matinale vendredi.
Plus de 60 policiers et une trentaine de secouristes ont été engagés dans cette opération.
Victorien Kissling/ami
Peu de prises d'otages en Suisse
Les prises d'otages restent plutôt rares en Suisse et se terminent généralement sans effusion de sang. La plupart sont liées à des braquages de banque ou d'entreprises.