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Quel bilan tirer du plafonnement des primes à 10% du revenu dans le canton de Vaud?

Quel bilan tirer du plafonnement des primes à 10% du revenu dans le canton de Vaud? [Keystone - Christian Beutler]
Vaud plafonne déjà ses primes maladie à 10% du revenu: quel bilan tirer de cette expérience? / La Matinale / 2 min. / le 15 mai 2024
La Suisse vote le 9 juin sur l'initiative socialiste qui demande le plafonnement des primes maladie à 10% du revenu. Ce modèle est déjà en vigueur dans le canton de Vaud depuis 2019. Quel bilan en tirer?

Rebecca Ruiz, conseillère d'Etat vaudoise, juge que l'expérience, unique en Suisse, est positive.

"Le niveau de vie de très nombreuses personnes a pu être amélioré dans le canton grâce au dispositif 10%, en permettant en particulier à ces personnes de maintenir leur pouvoir d'achat", déclare la ministre socialiste dans La Matinale.

>> Lire aussi : Le PS propose de plafonner les primes maladie à 10% du revenu disponible

"Avant l'introduction du système des 10%, il était fréquent que certains ménages vaudois doivent consacrer entre 15% et 20% de leur revenu au paiement de leur assurance maladie", souligne-t-elle.

>> Voir aussi les précisions du 19h30 :

Primes d'assurance maladie: le canton de Vaud pratique déjà le plafonnement à 10% du revenu
Primes d'assurance maladie: le canton de Vaud pratique déjà le plafonnement à 10% du revenu / 19h30 / 2 min. / le 15 mai 2024

Le canton note également que les Vaudoises et Vaudois ont également moins de risque de finir aux poursuites.

L'an dernier, le subside spécifique permettant le plafonnement concernait 16% de la population cantonale. Cette aide a évidemment un coût. Le montant est passé de 81 millions de francs en 2019, à 85 en 2021 et 87 en 2022. Il a bondi l'an passé à 122 millions, en raison notamment de la hausse des primes maladie.

Pas applicable à toute la Suisse, selon Pascal Broulis

Les Vaudoises et les Vaudois avaient largement plébiscité le modèle en 2016. Il était alors lié à la réforme de l'imposition des entreprises, la RIE III.

L'ex-conseiller d'Etat PLR Pascal Broulis, le grand argentier de l'époque, estime aujourd'hui que ce modèle convient au canton de Vaud.

L'actuel conseiller aux Etats pense toutefois qu'une introduction à l'échelon national est une mauvaise idée. "Au niveau suisse, il pose un problème de financement entre quatre et cinq milliards, qu'on n'a pas encore trouvés", explique-t-il.

L'UDC dénonce une explosion des coûts

Le bilan vaudois est en revanche fortement critiqué du côté de l'UDC, qui avait pourtant soutenu le texte en 2016.

Son président cantonal, Kevin Grangier, dénonce une mesure en définitive trop coûteuse: "Depuis son introduction, la charge qu'elle représente dans le budget de l'Etat est plus grande chaque année", déclare-t-il.

A ses yeux, le canton de Vaud a servi de "laboratoire socialiste". "Maintenant, il s'agit d'étendre cela à l'ensemble de la Suisse", constate-t-il.

"Cette mesure va faire exploser les coûts au niveau suisse, comme elle les a fait exploser au niveau vaudois", avance encore Kevin Grangier.

>> A consulter également : Profiteriez-vous de l'initiative pour limiter les primes? Notre calculateur

Le Conseil d'Etat ne se prononce pas pour le 9 juin

Le coût de ce subside spécifique représente aujourd'hui environ 1% du total des charges de l'Etat de Vaud, qui s'élèvent à près de 11,5 milliards de francs.

Face à l'incertitude "sur les conséquences en matière de répartition des tâches entre les cantons et la Confédération" en cas de oui le 9 juin prochain, et faute d’unanimité, le gouvernement vaudois a choisi lundi de ne pas se prononcer sur les deux objets sur la santé soumis à votation.

>> Participez à la discussion avec "dialogue", une offre de la SSR :

Sujet radio: Céline Tzaud

Adaptation web: ami

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