En résumé, les députés ont décidé de continuer à protéger le paysage caractéristique de Lavaux, tout en permettant les activités humaines, celles des vignerons notamment. Pour éviter que le débat ne s'enlise, les différents camps politiques se sont mis d'accord en amont.
Parmi les principaux points, les vignerons pourront détruire certains murs perpendiculaires pour faciliter l'exploitation de la vigne. Ils pourront aussi utiliser les capites, ces cabanes en bois au milieu des vignes, pour faire des dégustations de vin et vendre leurs produits. En contrepartie, 12 jardins historiques seront inscrits dans le PAC Lavaux.
On notera qu'il reste encore quelques points à traiter sur ce PAC Lavaux pour arriver au bout de la première lecture. Mais les grandes lignes sont tracées. Et plus vite que prévu.
Un PAC exceptionnel
Le débat de ce nouveau PAC est exceptionnel dans sa forme pour l'histoire vaudoise. Normalement, c'est au Conseil d'Etat d'adopter un tel PAC et de lever les oppositions déposées durant la mise à l'enquête publique, 160 dans ce cas, mais là c'est au Grand Conseil de s'en charger.
Les députés ont bénéficié de cette compétence inédite à la suite d'une décision de l'époque prise par leurs prédécesseurs. Pour cela, les différents groupes politiques ont suivi plusieurs formations spéciales, car le dossier de l'aménagement du territoire est technique.
Deux députés ont dû se récuser pour éviter tout conflit d'intérêts dans ce dossier.
Encore des oppositions
Dossier extrêmement technique, l'examen du PAC Lavaux se poursuivra la semaine prochaine. Des oppositions sont encore à traiter.
Les députés devront ensuite adopter le décret, qui matérialise formellement le règlement, le plan et le traitement des oppositions. Ils devront aussi se prononcer sur une modification de la loi Lavaux et sur une éventuelle mise à l'enquête complémentaire.
Sujet radio: Robin Baudraz
Adaptation web: juma/ats
Des "équilibres doivent être trouvés" pour conclure le PAC
Pour Christelle Luisier Brodard, présidente du Conseil d’Etat vaudois et en charge du territoire, interrogée dans Forum mardi, pour être conclu, le PAC a besoin d'équilibre entre les particularités du site de Lavaux. C'est ce qui explique les longs débats entre les députés.
"Il y a cet attachement au paysage et la volonté que ce patrimoine reste vivant, qu'il ne soit pas sous cloche. Parce que ce que l'une des particularités de Lavaux est le fait que des vignerons le cultivent (...) Ce sont ces équilibres qui doivent être trouvés, c'est pourquoi les débats ont pu durer extrêmement longtemps en commission."
Et elle estime que cet équilibre a été trouvé. "Quand on parle d'équilibre, on ne peut pas imaginer plaire à tout le monde, mais il me paraît que le consensus trouvé entre protection (du patrimoine, ndlr) et le fait de pouvoir permettre le travail des vignerons est aujourd'hui réussi", indique Christelle Luisier Brodard.
Elle a aussi ajouté qu'il ne fallait pas craindre que le paysage de Lavaux change. "Dans chaque cas (de modification des murs par les vignerons, ndlr), il y aura une analyse. Ce n'est pas une autorisation qui sera donnée de manière générale", assure l'invitée de la RTS.