"D'après nos estimations, il faudrait environ 100 sages-femmes en plus de celles que l'HESAV forment pour répondre aux besoins des hôpitaux et cliniques d'ici à 2029, ainsi qu'une centaine supplémentaire pour la pratique indépendante", indique Claire de Labrusse, doyenne de la filière Sage-femme au sein de l'HESAV, jeudi dans La Matinale de la RTS.
Pourtant, la profession attire chaque année de nombreux candidats. A l'HESAV, une centaine de personnes postulent annuellement, mais seules une trentaine peuvent intégrer la formation, faute de places de stage.
Pour y remédier, l'HESAV propose pour la première fois cette année un cursus à temps partiel sur une durée de quatre ans. Il s'agit d'une nouvelle offre en parallèle du cursus sur deux ans à plein temps. Cette nouvelle formation s'inscrit dans le cadre d'InvestPro, un programme du Canton de Vaud qui prévoit d'investir 90 millions de francs d'ici à 2029 pour lutter contre la pénurie de personnel dans le secteur de la santé.
La possibilité de temps partiel n'est cependant possible qu'en "formation seconde", soit pour des personnes qui ont déjà un bachelor HES en soins infirmiers et qui souhaitent le compléter par un diplôme de sage-femme. Ceci réduit la formation à 2 ans à plein temps, alors que la filière "formation première", qui concerne la majorité des étudiants, dure 3 ans et n'est pas possible à temps partiel.
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Faciliter la reconversion professionnelle
En ajustant le calendrier des études, ce format à temps partiel permet de libérer de nouvelles places de stage, notamment en fin d'année. Un dispositif aussi plus attractif pour les personnes en reconversion. "Cela me permet d'avoir une rentrée d'argent tout en gardant mon poste à 50% comme infirmière. Je peux ainsi rester indépendante financièrement et continuer à vivre en Valais sans avoir à me déplacer quotidiennement à Lausanne", confie Julie Michelet, infirmière à Martigny.
Des formations à temps partiel pour les soins infirmiers existent déjà ailleurs en Suisse romande et une devrait voir le jour prochainement à l'HESAV.
Margaux Reguin/vajo