Un amendement de l'UDC, appuyé par le PLR et soutenu par le Conseil d'Etat, a été accepté à neuf voix près lors du deuxième débat mardi. Un troisième débat doit avoir lieu, sans doute mardi prochain.
Une courte majorité de députés s'est donc écartée ce mardi de la feuille de route initiale du gouvernement, soit son "Plan pouvoir d'achat" présenté en septembre et accepté mardi dernier en premier débat.
Ce paquet - visant à contrer l'initiative des milieux économiques qui réclament une baisse d'impôts de 12% - prévoyait de porter le montant cumulé de la réduction de l'impôt à 5% d'ici la fin de la législature, en procédant à des baisses échelonnées dans le temps.
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Alliance UDC-PLR
Dans l'hémicycle, seule l'UDC soutient l'initiative 12% et c'est assez logiquement que son chef de groupe Cédric Weissert avait déposé la semaine dernière un amendement réclamant une baisse immédiate de 9% de l'impôt cantonal sur le revenu, puis de 0,5% les deux années suivantes pour atteindre un total de 10%. Il avait été nettement balayé, également par une grande partie du PLR.
L'UDC est revenu à la charge mardi en deuxième débat, mais avec une solution intermédiaire, discutée en coulisses avec le PLR. Il s'agit de fixer une baisse de 1% en 2026 et de 2% en 2027 pour arriver à une diminution totale de 7% à la fin de la législature actuelle, a expliqué le même Cédric Weissert. Et cette fois-ci, il a été aussitôt soutenu par la voix du chef du groupe PLR Nicolas Suter.
Vives critiques de la gauche
C'est à gauche, et surtout du côté d'Ensemble à Gauche & POP (EP) et des Vert-e-s, que les réactions ont été, au contraire, les plus outrées face à cet amendement "surprise". "Une surenchère" par rapport à l'initiative dite des 12%, ont dit certains, qui "ne profitera qu'aux plus aisés", ont dit d'autres. "Un danger" pour les prestations publiques, ont insisté plusieurs élus de gauche.
C'est un virage très à droite de la politique fiscale.
Alors que les conseillères d'Etat Christelle Luisier et Valérie Dittli ont dit soutenir ce "compromis (...) démocratique, fruit d'un dialogue positif", le député d'Ensemble à gauche Hadrien Buclin a vivement réagi. "Les seuls acteurs avec qui vous avez discuté, ce sont les organisations patronales. C'est un compromis entre la droite et la droite", a-t-il critiqué.
"Il s'agit d'une forme de plaisanterie, un manque de rigueur politique de la part du Conseil d'Etat. Avec un tel amendement, on fait le lit de l'initiative des 12%", a enchaîné l'écologiste Didier Lohri.
lia avec ats
Plusieurs abstentions socialistes
Au vote, la droite a pratiquement voté en bloc avec 68 oui, contre 59 non (PS, Vert-e-s, EP et une grande partie des Vert'libéraux), ainsi que quatorze abstentions, dont de nombreuses dans le camp socialiste, dont le silence et l'absentéisme avait été raillé par la gauche radicale lors des discussions.