Les recherches se poursuivent après l'effondrement d'un échafaudage à Prilly, les trois victimes identifiées

Les trois victimes de l'accident de chantier de Prilly (VD) ont été identifiées. Il s’agit de trois ouvriers travaillant sur le chantier: un Suisse de 43 ans, un Cap Verdien de 35 ans et un Français de 30 ans, ont annoncé vendredi soir l'Etat de Vaud et la police vaudoise.

Les familles ont été avisées et prises en charge par la cellule psychologique de l'Equipe de soutien d'urgence (ESU).

Le bilan des blessés n'a pas évolué: quatre blessés graves, deux blessés moyens et deux blessés légers, dont six hospitalisés au CHUV et un héliporté aux HUG.

Le responsable du secteur construction du syndicat Unia Vaud Pietro Carobbio était aussi invité dans l'émission Forum. "Le secteur est sous le choc. Face à un drame pareil, il n'y a pas de mot. La seule chose que nous pouvons faire est de manifester notre sympathie et notre solidarité aux victimes, aux ouvriers du chantier et à leurs familles", a-t-il réagi, confiant aussi ne jamais avoir vécu un "truc de cette ampleur-là".

Selon Pietro Carobbio, ce type d'accident ne doit pas être une fatalité. "Il y a des causes et il faut se battre pour les éliminer", estime-t-il.

>> Les précisions du 19h30 sur la colère des ouvriers :

Moins d'accidents, mais plus graves

Si le responsable d'Unia constate une légère diminution des accidents sur les chantiers d'une manière générale - d'environ 12% sur les dernières années -, il relève en revanche une augmentation de 11% des accidents graves.

Pour Pietro Carobbio trois facteurs expliquent cette hausse: "Il y a d'abord une certaine industrialisation dans les nouvelles techniques de construction. Mais il y a aussi énormément de pression qui est mise par les maîtres d'ouvrage sur les entreprises pour pouvoir tenir les délais. Aujourd'hui, la vitesse à laquelle on construit n'est juste plus tenable. Et comme dans d'autres secteurs d'activité, nous faisons face à une pénurie de main d'œuvre qualifiée. Tout cela donne un mélange explosif qui entraîne le type d'accident que nous avons pu voir aujourd'hui", estime-t-il.

>> Ecouter l'interview complète de Pietro Carobbio dans Forum :

Keystone

Le maître d’ouvrage de ce chantier à Malley-Prilly n’est autre que la SUVA, le principal assureur-accident de Suisse. Pour l’heure, l’entreprise s’exprime uniquement pour manifester sa solidarité.

"Actuellement notre priorité est de tout mettre en œuvre afin que l’enquête puisse se dérouler dans les meilleures conditions. Nous sommes évidemment très touchés par ce tragique accident que nous déplorons", déclare Nadia Gendre, responsable de la communication chez SUVA dans le 19h30.

Aujourd’hui en Suisse, un accident professionnel sur 5 se produit sur un chantier, selon les chiffres de la SUVA.

Invité vendredi soir dans Forum, le directeur de la communication de la police cantonale vaudoise Jean-Christophe Sauterel a expliqué qu'il était encore "trop tôt" pour parler des causes de l'accident et qu'un expert avait été mandaté par le procureur en charge de l'instruction pénale. "Il travaillera sur la base des témoignages des personnes impliquées et des images des caméras à proximité pour essayer de comprendre ce qu'il s'est passé sur cette façade d'échafaudages", précise-t-il.

Le chargé de communication a également fait un point de situation: "Actuellement, nous avons pu prendre en charge toutes les victimes. Le bilan ne s'est pas alourdi. Par contre, il faudra encore plusieurs heures pour dégager complètement l'amas de ferraille au pied de l'immeuble pour être sûr qu'il n'y ait pas d'autres victimes."

Stabiliser ce qui reste

Jean-Christophe Sauterel insiste encore sur l'importance de stabiliser et de sécuriser les échafaudages qui se trouvent sur les deux autres façades. "Nous devons limiter au maximum les risques d'effondrement des éléments qui ont été désolidarisés. Il y a là aussi un gros travail qui doit être fait par les pompiers et par des entreprises spécialisées", détaille le communicant.

Des vents jusqu'à 80 km/h étaient attendus dans l'Ouest lausannois. "C'était une crainte. On a eu une grosse pluie, mais nous n'avons pas eu de rafales pour l'instant", relate Jean-Christophe Sauterel.

>> Ecouter l'interview complète de Jean-Christophe Sauterel dans Forum :

Keystone - Gabriel Monnet

Vendredi en début de soirée, les opérations de secours se poursuivaient à Malley pour stabiliser les échafaudages encore en place sur les trois autres façades de l'immeuble de 19 étages, . La zone est toujours fermée au public car les secours sont encore à l'œuvre.

Sur place, les témoins de l'accident, de même que d'anciens ouvriers retraités aujourd'hui et venus apporter leur soutien, ne comprennent pas comment ce drame a pu se produire. Il y a de l'incompréhension et, surtout, de la colère, a constaté le journaliste de la RTS Robin Baudraz, présent sur les lieux de l'accident durant toute la journée.

Le reporter de la rubrique vaudoise de la RTS est revenu sur la chronologie des événements du 12 juillet dans l'émission Forum.

>> Ecouter son compte-rendu :

Keystone

>> Regarder aussi le 19h30 revenir sur les événements de la journée :

Interrogés par des journalistes de l'AFP, des ouvriers travaillant sur le chantier de l'immeuble ont déclaré qu'il n'y avait eu aucun problème de sécurité sur le chantier jusqu'ici.

Sous couvert d'anonymat, ils ont ensuite suggéré qu'un poids trop élevé dans le monte-charge a pu causer l'accident.

La Municipalité de Prilly a indiqué dans un communiqué qu'elle "exprime toute sa profonde et vive sympathie aux ouvriers et familles touchées par ce malheureux événement et qu'elle est bien en pensées avec eux dans ces difficiles moments". "Emu", le Conseil d'Etat vaudois a également présenté ses "sincères condoléances".

Les pompiers, avec les entreprises spécialisées, mettent tout en œuvre pour stabiliser et sécuriser les échafaudages encore en place sur les trois autres façades de cet immeuble de 19 étages et d’une hauteur de 60 mètres.

Les travaux sont rendus compliqués en raison des mauvaises conditions météorologiques annoncées pour la fin d’après-midi. La zone autour du bâtiment sinistré reste interdite en raison des risques de chute, y compris une voie CFF, le giratoire et l’accès au parking et aux bâtiments voisins. 

Un nouveau bilan intermédiaire communiqué par la police indique que la drame a fait au moins trois morts, des ouvriers travaillant sur le site. Une dizaine de personnes ont été directement impliquées, dont 4 blessés graves, 2 blessés moyens et 2 blessés légers. Six blessés ont été hospitalisés au CHUV, et un héliporté aux HUG.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole de la police cantonale vaudoise Jean-Christophe Sauterel a précisé qu'une à deux personnes étaient encore portées disparues.

La Vaudoise aréna, qui se trouve à proximité immédiate des lieux de l'accident, est désormais fermée au public jusqu'à nouvel avis. Le centre sportif est réquisitionné pour accueillir les personnes choquées et les blessés.

Le chemin du Viaduc est également fermé pour permettre les travaux de secours.

Le Ministère public est sur place. Il a ouvert une enquête pour déterminer les causes de l'accident, qui ne sont pas connues pour l'instant, a précisé le porte-parole de la police cantonale vaudoise.

Il a confié les investigations aux spécialistes de la gendarmerie et aux enquêteurs de la police de sûreté, comprenant notamment la Brigade de Police Scientifique. 

>> Ecouter les précisions du 12h30 :

Keystone - Jean-Christophe Bot

L'effondrement de l'échafaudage a fait au moins deux morts et quatre blessés graves. Cinq autres personnes ont également été blessées dans cet accident de chantier, a annoncé la police vaudoise.

"Il s'agit d'un bilan provisoire. Il manque encore des gens à l'appel. Des personnes sont portées disparues", a indiqué sur place Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police vaudoise. Une dizaine de personnes auraient été impliquées dans l'accident.

Les recherches se poursuivent. Six personnes blessées ont été emmenées au CHUV à Lausanne, dont l'une par hélicoptère, et deux autres aux HUG à Genève.

Selon les premières informations, un monte-charge se serait effondré sur ce chantier de "Malley Phare", alors qu'il se trouvait au 13e étage, entraînant dans son sillage tout un pan de l'échafaudage d'environ 80m de haut. Deux ouvriers se trouvaient à l'intérieur. Un nombre inconnu d'autres personnes ont été emportées par la chute de l'échafaudage.

"Le bruit était effrayant, ça a duré au moins sept bonnes secondes. J'ai cru que c'était une bombe", raconte un témoin de la scène à la RTS.

L'ambiance autour du site est glaciale, des dizaines d'ouvriers observant avec inquiétude les opérations de secours et attendant, parfois les larmes aux yeux, des nouvelles de leurs collègues emportés dans la chute. Le restaurant de la patinoire a été ouvert pour accueillir les travailleurs et leur offrir un premier soutien psychologique.

Une permanence téléphonique est également à disposition des victimes ou de leurs proches au 021 314 52 53.

Le grave accident a eu lieu sur le chantier de "Malley Phare", projet de surélévation de 14 étages sur le toit du centre commercial de Malley Lumières, à côté de la Vaudoise aréna. C'est tout un pan de l'échafaudage qui s'est écroulé.

Le chantier consiste en un projet de surélévation de 14 étages sur le toit du centre commercial de Malley Lumières, à côté de la Vaudoise aréna. D'une hauteur de 60 mètres, la tour Malley Phare - la première en bois de Suisse romande - devra accueillir à terme 200 habitants. 

>> Voir les images du projet de Malley Phare dans le 12h45 du 24 juillet 2023 :

>> Lire aussi : La première tour résidentielle en bois de Suisse romande se construit à Malley

Plusieurs personnes ont été blessées vendredi matin à Prilly, dans l'Ouest lausannois (VD) à la suite de l'effondrement d'une partie d'un important échafaudage. L'accident a eu lieu dans le quartier du centre commercial Malley Lumières.

Une importante intervention est en cours, précise le porte-parole de la police cantonale Jean-Christophe Sauterel, avec notamment plusieurs ambulances, véhicules de pompiers et de police sur place. Au total, le dispositif de sauvetage comprend 180 personnes.