Résumé de l’article
Les inondations de Valence retardent la livraison du tram lausannois
L’entreprise suisse Stadler a accumulé les retards à cause des inondations à Valence et indique vendredi à la RTS que la livraison des deux premières rames pour les TL sera affectée. "Je peux vous confirmer qu’on aura du retard avec la livraison du tram lausannois, on est en train d’évaluer la situation", précise le porte-parole Marc Meschenmoser dans le 19h30 de la RTS vendredi. Au total, 200'000 heures de travail ont dû être reportées de 2024 à 2025, soit l’équivalent de 10% du volume de travail du site sur un an.
L’usine de Valence représente le plus grand site de production de l’entreprise thurgovienne Stadler. Elle n’a pas été directement endommagée, seuls quelques entrepôts ont été brièvement inondés. Mais sur les 3000 employés du site espagnol, 600 ne pouvaient pas se rendre sur leur lieu de travail pendant plusieurs jours. Beaucoup plus gênant, une trentaine de sous-traitants de la région ont arrêté de livrer des pièces. "Nos fournisseurs ont été durement touchés", explique Marc Meschenmoser. "Leur site de production a été soit détruit, soit inondé."
Plusieurs projets de villes suisses sans doute retardés
Or c’est bien à Valence que sont produits les trams pour Lausanne, Berne, Lugano, Bâle et le canton d’Argovie. Pour l’heure, Stadler évalue la situation pour chacun de ses clients. Parle-t-on de semaines ou de mois de retard? Impossible à confirmer pour l'instant, même si l’entreprise reconnaît que plusieurs projets de villes suisses risquent d’être perturbés.
"On va communiquer le plus vite possible", déclare Marc Meschenmoser. Plus d’informations devraient parvenir durant le mois de février. Et d’ajouter aussitôt: "Nous travaillons d’arrache-pied pour rattraper le retard." L’usine de Valence tourne de nouveau à plein régime et se fournit désormais auprès d’autres sous-traitants, lorsque c’est nécessaire.
De leur côté, les TL suivent de très près la situation: "Nous avons des collaborateurs qui sont sur place aujourd'hui et nous aurons une délégation de la direction qui s’y rendra au mois de février", confie Christophe Jemelin, directeur du développement de l’offre et des grands projets. Stadler a averti les TL par un premier courrier dans la semaine qui a suivi les inondations, puis les a régulièrement tenus au courant.
Un premier tronçon pour 393 millions de francs
Les TL comptaient sur la livraison des deux premières rames du tram en juin, afin d’effectuer de premiers tests. L’écartement des rails nécessite en effet une homologation par la Confédération. Il faudra ensuite régler le trafic au niveau des carrefours, puis former le personnel.
"On a décidé de maintenir l'engagement des conductrices et des conducteurs de trams", ajoute Christophe Jemelin. Pour l’heure, l’entreprise de transport se montre encore confiante: "Nous prenons cette nouvelle comme dans n'importe quel projet, il y a toujours des aléas. A ce stade, on n'a pas d'indications de report de la mise en service du tram". Le scénario d’un lancement à l’horizon 2026 est donc pour l’instant maintenu.
Après une pause au mois de janvier, le chantier devrait reprendre la semaine prochaine, occupant entre 100 et 150 ouvriers. "On est passé d'un chantier de tuyaux à un chantier ferroviaire, on amène les rails, la végétalisation est en cours de pose également, les voies se bétonnent dans les autres secteurs", décrit Christophe Jemelin. Les TL estiment que la circulation, passablement perturbée par les travaux le long du futur tracé du tramway, devrait revenir à la normale à partir de cet été.
Pour rappel, ce premier tronçon entre Lausanne et Renens coûte au total 393 millions de francs. Un projet ambitieux, qui doit redessiner l’ouest de l’agglomération lausannoise.
Gaspard Kühn