L'emplacement d'un projet d'île aux oiseaux à Lausanne fâche les adeptes d'aviron
Faut-il donner la priorité à la biodiversité ou aux loisirs humains? C'est la question que pose le projet prévu dans la baie de Vidy, à Lausanne. Baptisée Leusonna, l'initiative fait partie de la renaturation de la rivière Chamberonne qui se jette dans le Léman.
Une structure de près de 300 mètres de long doit permettre d'accueillir une faune variée, dont des oiseaux migrateurs et différents poissons. La construction de l'île aux oiseaux est prévue sur le modèle de celle de Préverenges, à quelques kilomètres du site lausannois.
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Celle-ci doit être installée dans un couloir d'eau emprunté par les deux clubs d'aviron de la capitale vaudoise, principaux opposants à cette île.
La sécurité invoquée
S'ils relèvent dans leur pétition un "projet louable du point de vue de la biodiversité", les rameurs contestent son emplacement, qui ne tient pas compte "de l'utilisation intensive de la baie et de ses rives par la population".
Le lieu "se situe dans notre stade, là où nous passons 50% de notre temps, voire plus", souligne dans La Matinale de la RTS Romain Loup, président du Lausanne-Sports Aviron, qui estime qu'il s'agit d'une "question de sécurité. "La baie de Vidy permet de ramer à l'abri du vent, des vagues et à une distance raisonnable du bord", explique-t-il.
Le responsable met aussi en avant les difficultés pour s'entraîner. Avec un tel obstacle, les rameurs ne parcourraient pas assez de distance avant de faire demi-tour, avance Romain Loup.
Le "meilleur compromis"
De son côté, le municipal en charge du dossier Pierre-Antoine Hildbrand dit entendre les préoccupations des adeptes d'aviron, mais défend le lieu choisi pour le projet Leusonna, "très important pour la faune migratoire". "C'est une étape dans leur remontée vers le nord", précise-t-il.
L'emplacement a également été sélectionné pour sa profondeur. Selon le municipal, les coûts seraient beaucoup plus élevés si l'île était construite plus au large. "C'était le meilleur compromis entre les intérêts des uns et des autres. Nous allons voir maintenant quelles adaptations sont possibles pour celles et ceux qui rament", assure-t-il.
Une modification du point de départ des rameurs ou une réduction de l'emprise de l'île sont notamment envisagées. Ces idées seront discutées en séance de conciliation.
Sujet radio: Margaux Reguin
Adaptation web: iar