Le canton de Vaud boucle ses comptes 2011 sur un excédent de 343 millions de francs, alors que le budget prévoyait seulement 3 millions. Les rentrées fiscales ont été meilleures que prévu, mais il s'agit surtout de revenus conjoncturels, avertit Pascal Broulis.
Ce dernier s'est dit satisfait de ce septième exercice positif après quinze ans de déficits. L'an dernier, le bénéfice atteignait 302 millions, sans compter des écritures de bouclement à hauteur de 669 millions.
Cette année, seuls 56 millions de francs ont été retranchés avant résultat. Il s'agit essentiellement de préfinancements pour deux bâtiments qui seront construits sur le site universitaire de Dorigny. Les chiffres présentés jeudi sont d'autant plus satisfaisants qu'ils n'incluent pas les 500 millions de francs provisionnés en trop ces dernières années pour la péréquation fédérale (RPT).
Rentrées conjoncturelles
Près de 40% de l'excédent de comptes 2011 par rapport au budget provient des impôts dits conjoncturels (gains immobiliers et droits de mutation) et 13% de l'imposition des entreprises (bénéfice et capital). L'économie vaudoise a mieux résisté à la crise que prévu, a expliqué Pascal Broulis.
L'excédent de revenus dépend désormais essentiellement des rentrées conjoncturelles, a souligné le président du Conseil d'Etat. Cet élément est "peu rassurant" dans la mesure où ces impôts sont par nature très volatils.
Charges toujours sous contrôle
A 8,081 milliards de francs, les charges restent sous contrôle. Les dépenses courantes augmentent de 406 millions (+5,5%) par rapport à 2010. Il s'agit principalement de charges liées à la RPT (+135 millions) et au secteur santé-social (+178 millions). La masse salariale progresse de 66 millions (+3%).
La dette nette a encore été réduite de 480 millions. Elle atteignait 1,43 milliard fin 2011, contre 8,65 milliards en 2004.
Problème récurrent ces dernières années, les investissements nets ont été moins élevés que le budget. Ils se sont élevés à 234 millions, alors que 66 millions de plus étaient prévus. Plus de la moitié de cet écart provient de retards dans la réalisation du bâtiment Géopolis (UNIL) et des rénovations d'hôpitaux. Le degré d'autofinancement atteint 219%.
Incertitudes à court terme
Pascal Broulis n'a pas manqué de désigner les nuages qui pourraient assombrir l'horizon budgétaire du canton ces prochains mois. Principal risque: l'alignement de la charge fiscale des entreprises sur l'Union européenne, qui ferait perdre 250 millions au canton. La suppression de l'impôt sur le capital des entreprises lui enlèverait 50 millions de plus.
ats/hend
Excédent de 2,8 millions pour Neuchâtel
Les comptes 2011 de la ville de Neuchâtel bouclent avec un excédent de revenus de 2,8 millions de francs au lieu des 1000 francs budgetés. Les recettes fiscales ont connu une amélioration spectaculaire, de l'ordre de 19,8 millions de francs.
Le produit de l'impôt sur les personnes morales est plus élevé de 21,3 millions par rapport au budget, a indiqué la ville dans un communiqué de presse. Les rentrées fiscales des personnes physiques sont en revanche en baisse de 1,6 million de francs par rapport au budget, mais supérieures à celles de l'année précédente.
Rien n'est assuré en revanche pour l'avenir, note la ville. Les années 2012 et 2013 seront capitales pour les finances publiques du canton et des communes. Pour l'Etat, ce ne sont pas moins de quatre projets de grande envergure, dont le RER et l'avenir des hôpitaux, qui seront débattus au cours des prochains mois, avec d'inévitables répercussions financières sur les communes.
Déficit plus élevé que prévu pour St-Gall
Les comptes 2011 du canton de St-Gall bouclent avec un déficit plus élevé que prévu. L'excédent de dépenses s'élève à 64,8 millions de francs alors que le budget prévoyait un déficit de 22,6 millions. Ce résultat s'explique par des recettes fiscales inférieures aux prévisions.