6 MARS 1980 - Skander Vogt naît à Tunis, d'un père suisse et d'une mère tunisienne. Il possède une soeur, Senda, quatre ans plus âgée que lui.
1986 - La mère de Skander Vogt décède. Son père ne s'occupe plus de lui, ni de sa soeur. Skander est recueilli par sa grand-mère maternelle, qui meurt peu après, puis par sa tante maternelle.
1986-1995 - Skander est vraisemblablement victime de violences physiques de la part d'un membre de sa famille et d'abus sexuels fréquents. Il poursuit une scolarité chaotique.
ETE 1995 - Skander et Senda, tous deux binationaux suisses et tunisiens, quittent la Tunisie pour la Suisse. Ses grands-parents paternels refusent apparemment de les accueillir. Skander, âgé de 15 ans, est placé par le Service vaudois de protection de la jeunesse dans une famille d'accueil, puis dans diverses institutions.
MARS 1996 - Skander Vogt est condamné à 10 jours de détention avec sursis par le Tribunal des mineurs de Lausanne.
DECEMBRE 1996 - En dépit de sa nationalité suisse, Skander Vogt est renvoyé en Tunisie. Il revient en Suisse quelques mois plus tard, en mars 1997.
JUIN 1997 - Skander Vogt retourne devant la justice pour des infractions similaires à celles de sa première condamnation. Le Tribunal des mineurs de Lausanne ordonne la révocation du sursis et l'oblige à se soumettre à un traitement médical. Cette décision fait suite à une expertise psychiatrique diagnostiquant "une immense carence affective" et "une prédominance de l'action et de la violence extrême à la moindre frustration".
6 MARS 1998 - Le jour de ses 18 ans, Skander Vogt est libéré sous condition et placé sous patronage durant six mois.
5 AOUT 1999 - Skander Vogt, en détention préventive depuis près d'une année, est condamné à 15 mois de prison pour, notamment, lésions corporelles simples, vol et dommages à la propriété. En raison du passé du prévenu, la cour reconnaît "une diminution moyenne de sa responsabilité pénale".
23 FEVRIER 2000 - Skander Vogt se soumet à la troisième et dernière expertise psychiatrique de son existence, qui conclut à sa responsabilité pénale moyenne. Le rapport recommande, en plus d'une prise en charge thérapeutique et sécuritaire de son cas, un traitement en termes d'éducation et de formation professionnelle.
9 JANVIER 2001 - Le Tribunal correctionnel de Lausanne condamne Skander Vogt à 20 mois de prison pour de nouvelles infractions de gravité moyenne. Sur la base de l'expertise psychiatrique de février 2000, la cour suspend toutefois l'exécution de cette peine et ordonne l'internement du jeune homme pour une durée indéterminée.
MAI 2005 - Skander Vogt met le feu à sa cellule à deux reprises, des actes présentés comme des gestes de protestation ou de révolte contre sa détention prolongée. Pour ces faits, il est condamné par le Tribunal correctionnel de Lausanne à 4 mois de prison, une peine suspendue au profit de l'internement en cours.
19 DECEMBRE 2007 - Le Tribunal correctionnel de Lausanne, estimant que le comportement de Skander Vogt ne s'est pas significativement amélioré, ordonne la poursuite de l'internement. Les multiples demandes de nouvelle expertise ou de libération déposées par le jeune homme au cours de son internement - une par année en moyenne - ont tout été rejetées.
22-23 JUILLET 2008: Skander Vogt grimpe sur le toit de la prison de Bochuz après avoir échappé à l'attention des gardiens. Il menace de mettre fin à ses jours si les instances pénitentiaires ne l'autorisent pas à parler aux médias. Il y reste 30 heures avant d'être maîtrisé.
10-11 MARS 2010 - Skander Vogt met le feu à son matelas durant la nuit. Les gardiens parviennent à éteindre les flammes, mais tardent à sortir le détenu de sa cellule. Gravement intoxiqué par la fumée, Skander Vogt trouve la mort.
dk