La cohabitation entre un Conseil d'Etat de gauche et un Grand Conseil à droite s'annonce "très délicate", avertit Christelle Luisier. "On ne va pas jouer le blocage, mais au besoin, le parlement jouera un rôle renforcé de surveillance et de proposition", estime la présidente des radicaux.
"Il n'y aura pas de difficultés", selon Béatrice Métraux. "Des domaines comme le logement, l'énergie et les infrastructures devraient fédérer. Je suis convaincue qu'on trouvera des chemins", affirme la cheffe du Département de l'intérieur.
"Je suis assez confiant", a déclaré Pierre-Yves Maillard. "On trouvera les compromis nécessaires". Quant à la présidence du Conseil d'Etat, actuellement détenue par le radical Pascal Broulis, "on en parlera plus tard à sept", a éludé le socialiste, pressenti pour cette fonction. La répartition des départements se fera ces prochaines semaines.
Une première
L'élection de ce dimanche est une première, jamais un Conseil d'Etat vaudois à majorité de gauche est élu pour une législature entière, soit cinq ans. Par le passé, il avait par deux fois basculé à gauche lors d'élections complémentaires: de 1996 à 1998, ainsi qu'en janvier dernier.
En 1996, l'élection du popiste Josef Zisyadis avait fait grand bruit dans un canton secoué par des scandales financiers, qui avaient contraint à la démission le conseiller d'Etat UDC PierreFrançois Veillon.
La récente arrivée de l'écologiste Béatrice Métraux, début janvier, était plus attendue. Cette seconde période avec un Conseil d'Etat à majorité de gauche - 2 Verts, 2 PS et 3 PLR - se terminera à fin juin et n'aura donc duré que six mois.
Partage du pouvoir
D'une manière générale, l'élection au Conseil d'Etat atteste depuis quelques années d'un glissement progressif à gauche. En 1996, l'Entente de droite - qui réunissait principalement les libéraux, les radicaux et l'UDC - s'était pour la première fois grippée.
Par le passé, les radicaux ont largement dominé le gouvernement entre 1845 et 1893, puis ils ont laissé régulièrement un ou deux sièges au parti libéral. Le premier socialiste est apparu en 1946.
Dès 1955, le grand vieux parti (PRD) a perdu sa majorité absolue, reculant à trois conseillers d'Etat. En 1994, un écologiste, Philippe Biéler, est entré au Conseil d'Etat vaudois.
ats/mre