Des témoins très louangeurs pour L.S. se sont succédé mardi à la barre du Tribunal criminel à Renens lors du quatrième jour du procès de l'affaire Ségalat. Ils ont décrit un homme généreux, à l'écoute des autres, pas du tout intéressé par l'argent et résolvant les litiges par le dialogue.
Après une amie de Catherine Ségalat sollicitée par la partie civile et qui a souligné l'ignorance de Laurent en matière de gestion d'une librairie, la totalité des autres témoins n'ont pas ménagé leurs avis très positifs envers l'accusé. Parents ou collègues, tous ont loué les qualités de l'homme qui aurait tué sa belle-mère le 9 janvier 2010 à Vaux-sur-Morges.
Aversion pour le sang
"Catherine adorait L.S.", a déclaré la demi-soeur de l'accusé. "A chaque fois qu'on parlait de L.S., ses yeux brillaient". Ce drame est "une injustice pour tous", pour la victime, pour les familles et pour L.S., aujourd'hui sur le banc des accusés, a-t-elle ajouté.
Une très ancienne amie de Catherine a expliqué que L.S. était "l'enfant que Catherine n'avait pas eu". Elle a souligné combien il était important que la reprise de la librairie lausannoise de Roger-Jean Ségalat par L.S. se fasse rapidement et "sans que personne ne soit lésé". Catherine devait expliquer à son beau-fils "les mécanismes du commerce", dont il n'avait pas l'habitude.
Cette femme, qui a parlé de 36 ans d'amitié avec Catherine, a rappelé aussi l'aversion de L.S. pour le sang. Elle a donné des anecdotes où, très jeune, il avait failli "tomber dans les pommes" à la vue de gouttes de sang. Selon elle, Roger-Jean Ségalat n'avait "aucun doute" sur l'innocence de son fils dans la mort de sa femme.
Peu au courant sur la gestion de la librairie
Des collègues du généticien français sont venus expliquer le changement de carrière que L.S. voulait opérer, délaissant petit à petit la recherche pour se consacrer à la librairie de livres anciens, tout en continuant à écrire lui-même.
Interrogé en fin de matinée par le procureur du canton de Vaud Eric Cottier sur les aspects financiers de la reprise de la librairie, L.S. s'est montré cependant peu au courant des chiffres et des budgets nécessaires pour vivre de ce commerce. "Ce n'est pas sa tasse de thé", a conclu le magistrat.
ats/vtom
Le légiste portugais privilégie l'agression
Mandaté par la justice, le médecin légiste portugais Duarte Nuno Vieira s'est montré catégorique mardi lors du procès.
A ses yeux, la mort de Catherine Ségalat est bien un meurtre et non pas le résultat d'une chute dans les escaliers.
Très attendu après les affirmations vendredi dernier des deux spécialistes engagés par la défense, le professeur portugais n'a pas varié d'un iota de sa position.
"Je privilégie absolument la thèse de l'agression", a-t-il déclaré devant le Tribunal criminel de la Côte.
Passant en revue toutes les lésions de Catherine Ségalat, décédée le 9 janvier 2010 à Vaux-sur-Morges (VD), il a estimé qu'elles étaient "très favorables à une agression et très mal expliquées par une seule chute".
Vendredi sa consoeur parisienne Dominique Lecomte, mandatée par la défense, avait expliqué le contraire et jugé que "seule une chute" permettait de comprendre les blessures de la belle-mère de L.S.