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Le suivi minute par minute du réquisitoire dans l'affaire Ségalat

C'est le procureur Eric Cottier qui représentait le ministère public en 1ère instance. C'est aussi le cas en appel.
Le procureur Cottier a mené un réquisitoire touffu de 2 heures 30.
"C'est vrai que nous n'avons pas d'arme du crime ni de mobile. Mais les preuves sont suffisantes pour prouver la culpabilité de l'accusé", a dit le procureur Cottier lors du procès Ségalat. Minute par minute, le suivi du réquisitoire du Ministère public et de la plaidoirie de Me Barillon.

18h10: FIN DU SUIVI minute par minute. Retrouvez la synthèse de la journée: Le procureur requiert 16 ans de prison pour le meurtre de Catherine Ségalat

18h00: Me Barillon conclut sa plaidoirie. Le président de la Cour lève l'audience. Les débats reprendront vendredi à 9h00, avec les conclusions de la défense. Le verdict sera donné vers 17h00.

17h50: "Votre amnésie, Monsieur, est une amnésie simulée. Et c'est la stratégie de défense la plus utilisée par les criminels", conclut Me Barillon. "Une erreur judiciaire, c'est quant on condamne un innocent. Mais c'est aussi quand on condamne pas un coupable".

Me Jacques Barillon était l'avocat de la famille de la victime. [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]
Me Jacques Barillon était l'avocat de la famille de la victime. [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]

17h35:

Me Barillon poursuit sa plaidoirie,

invective l'accusé

, harangue la salle, s'emporte et crie parfois. "Vous avez joué et vous avez perdu". L'avocat dénonce aussi l'incompétence et les conclusions d'experts et de psychiatres cités par la défense.

17h20: En prenant à partie l'accusé, Me Barillon: "Quand elle est venue à la barre, vous n'avez même pas regardé votre compagne. Pas un regard pour celle qui vous soutient". L'accusé semble excédé, il secoue vigoureusement la tête et cherche sa compagne des yeux.

16h45: Me Barillon évoque la personnalité "narcissique" de l'accusé, "un homme dangereux qui a tué dans des circonstances monstrueuses".  Envolée de l'avocat contre L.S., qu'il accuse de n'avoir eu aucune compassion pour Catherine Ségalat et sa famille. "N'oubliez pas Catherine Ségalat, une femme généreuse qui s'est tue à jamais", a dit Me Barillon.

16h25: l'audience reprend avec la plaidoirie de Me Barillon, avocat de la famille de la victime. Il se lance dans un discours dithyrambique sur le procureur Cottier et son réquisitoire: "un moment d'anthologie". Suivez les débats en direct sur Twitter: RTSinfoplus.

16h08: L'audience est suspendue durant 15 minutes.

16h02: le procureur demande que la cour de prenne pas de demi-mesure. "Il faut se montrer sévère, nous sommes en présence d'un meurtrier qui s'est acharné, qui a tué un être cher, ce qui pèse à charge". Eric Cottier appelle non à la clémence mais à la mesure et conclut son réquisitoire en demandant une peine privative de liberté de 16 ans.

15h55: "Un seul verdict possible: la culpabilité. Pas besoin de mobile", reprend le Ministère public, qui démonte avec ironie l'hypothèse de l'agression par une autre personne (un voleur, un habitant de Vaux-sur-Morges,...)

15h50: "C'est vrai que nous n'avons pas d'arme du crime ni de mobile. Je le reconnais et je n'en inventerai pas", dit le procureur Cottier. Mais les éléments de preuve sont suffisants pour prouver la culpabilité de l'accusé.

Procès Ségalat: la justice est confrontée à une énigme. La mort de la municipale de Vaux-sur-Morges a donné lieu à une enquête compliquée et à des expertises contradictoires
Procès Ségalat: la justice est confrontée à une énigme. La mort de la municipale de Vaux-sur-Morges a donné lieu à une enquête compliquée et à des expertises contradictoires

15h40:

"L'accusé ment sur le timing, sur les faits et sur ses blessures au visage".

"Tout cela signifie que L.S. ment sur toute la ligne et qu'il est impliqué dans la mort de Catherine Ségalat",

selon Eric Cottier.

15h20: le procureur s'intéresse au timing de la journée du drame et souligne plusieurs impossibilités d'horaire. "Après avoir appelé les secours, LS. dit qu'il a bougé le corps de Catherine Ségalat, a vomi, a nettoyé le sol, s'est changé plusieurs fois, s'est mis du sparadrap, est sorti pour attendre les secours puis est rentré, etc. C'est impossible. Il n'a pas pu faire tout cela dans les 30 minutes. Cela démontre qu'il a menti sur le timing, c'est une certitude".

15h10: L'accusé écoute avec attention les dires du procureur, il secoue parfois la tête pour montrer son désaccord.

Laurent Ségalat a été jugé en première instance devant le Tribunal d'arrondissement de La Côte à Renens. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]
Laurent Ségalat a été jugé en première instance devant le Tribunal d'arrondissement de La Côte à Renens. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]

14h55:

Les deux autres rapports cités par la défense sont plus sérieux, selon le procureur. Ils démontrent tous les deux que Catherine Ségalat a été

victime d'une agression

. "Un ongle et des bagues de Catherine Ségalat portaient de l'ADN de L.S.".

14h40: le procureur passe aux aspects techniques et scientifiques. Il s'en prend vivement au rapport de l'experte française Dominique Lecomte, mandatée par la défense. "Quand j'ai lu son rapport, j'ai pensé qu'on parlait d'une boule de billard et non du corps de la victime. C'est pas sérieux. Ce rapport doit aller aux oubliettes. Exit Madame Lecomte", dit le procureur.

14h30: "L.S. n'est pas un homme vorace. Mais il aime son petit confort", insiste Cottier. Sur sa chaise, l'accusé secoue la tête. Le procureur se lance dans l'aspect financier de l'affaire et les détails de la succession, qui "n'était pas réglée de manière satisfaisante pour tous".

14h15: "L.S. est un calculateur, c'est un raisonneur, c'est un stratège. Il détourne le regard quand il est confronté à des questions qui le dérange". Fin du portrait brossé par le procureur.

14h02: après les aspects positifs de l'accusé, place aux aspects négatifs. Eric Cottier insiste sur le caractère dissimulateur et méfiant de L.S. Sa situation financière et professionnelle était ignorée de plusieurs de ses proches.

Le procès Ségalat a vu s'affronter vendredi les experts de la défense et de l'accusation. [Fabrice Coffrini]
Le procès Ségalat a vu s'affronter vendredi les experts de la défense et de l'accusation. [Fabrice Coffrini]

13h50:

Eric Cottier: "Qui est L.S.? Tout indique un personnage remarquable, qui veut faire le bien. Le Ministère public ne dénie aucune de ces qualités, soulignées par les témoins. Seulement voilà!

Ce sont des sentiments et il va falloir s'intéresser aux faits.

Il y a d'un côté ce personnage. Et il y a d'un autre côté ses actes".

13h40: "Jamais des magistrats de notre région ont subi de telles pressions dans cette affaire", s'indigne Eric Cottier.

13h36: le procureur Cottier demande un moment de silence à la mémoire de Catherine Ségalat. En préambule, le procureur relève la qualité du travail de la police et de la justice. "Un travail complet, aussi bien à charge qu'à décharge. Rien n'a été négligé, il n'y a pas de lacunes, pas de pistes inexplorées".

13h30: début de l'avant-dernier jour du procès de l'affaire Ségalat. La parole est à l'accusation. Place au réquisitoire.

Cécile Rais, Renens

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Le procès jour après jour

Ancienne conseillère municipale de Vaux-sur-Morges, Catherine Ségalat a été retrouvée morte le 9 janvier 2010 dans sa résidence du Moulin. Son beau-fils L.S. est soupçonné d'avoir tué sa belle-mère. L'homme a toujours nié.

Le procès de l'affaire s'est ouvert mardi 22 mai devant le tribunal de la Côte à Renens (VD). La première journée a surtout tourné autour de la mémoire très fragmentaire de l'accusé.

Le mercredi 23 a été marqué par le témoignage de la compagne de l'accusé.
"Nous sommes épuisés par 2 ans de procédure". Des témoins ont évoqué des tensions entre Catherine Ségalat et L.S. à propos de la reprise de la libraire familiale.

Le procès a ensuite tourné à la bataille d'experts. Alors que la spécialiste parisienne Dominique Lecomte conclut à un accident, d'autres soutiennent la thèse d'une agression.

Au début de la deuxième semaine d'audience, la parole a été donnée à une dizaine de témoins de la défense. Ils ont décrit un homme entretenant de très bonnes relations avec la victime et pas du tout intéressé par l'argent.

Mercredi, le tribunal a entendu deux psychiatres, qui estiment que l'accusé ne souffre d’aucune maladie mentale. L'après-midi de jeudi a été consacrée au réquisitoire du Ministère public et à la plaidoirie des parties civiles.

Vendredi, c'est la défense qui présentera ses argument devant le tribunal. Le verdict est également attendu pour vendredi.