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Le procureur requiert 16 ans de prison pour le meurtre de Catherine Ségalat

Eric [Salvatore Di Nolfi]
Le procureur Cottier a mené un réquisitoire touffu de 2 heures 30. - [Salvatore Di Nolfi]
"Nous sommes en présence d'un meurtrier qui s'est acharné sur sa victime". A l'avant-dernier jour du procès Ségalat, le procureur Cottier a requis 16 ans de prison à l'encontre de L.S. pour le meurtre de Catherine Ségalat. Me Barillon a lui souligné l'absence d'empathie de l'accusé.

Au terme de près de deux semaines de procès, c'est l'accusation qui a eu la vedette jeudi. Le procureur Eric Cottier a mené un réquisitoire touffu de 2 heures et demie pour réclamer 16 ans de prison contre l'accusé. Il a été suivi par Me Barillon, avocat de la famille de la victime, qui a tenté d'émouvoir la cour. A lire aussi: Le suivi minute par minute du réquisitoire dans l'affaire Ségalat

"L'accusé a menti sur toute la ligne"

Au début de son intervention, le procureur Eric Cottier a loué le travail de la police et de la justice. "Aucune piste n'a été écartée", a souligné le magistrat, avant de se lancer dans un portrait de l'accusé.  "Un homme remarquable, qui veut sans doute faire le bien. Mais aussi un être dissimulateur et calculateur", selon le procureur.

Ce dernier s'est ensuite lancé dans un résumé des éléments du dossier à charge de l'accusé, dénonçant le rapport de l'experte française Dominique Lecomte, qui concluait à une mort accidentelle.

Revenant aux déclarations de l'accusé, Eric Cottier a pointé dans le détail des invraisemblances et des impossibilités d'horaire. "L'accusé ment sur le timing, sur les faits et sur ses blessures au visage. Tout cela signifie que L.S. ment sur toute la ligne et qu'il est impliqué dans la mort de Catherine Ségalat", a estimé le magistrat.

"Les preuves sont suffisantes"

Enfin, le procureur a reconnu que le mobile et l'arme du crime manquaient toujours. "Mais les éléments de preuve sont suffisants. Nous sommes en présence d'un meurtrier qui s'est acharné. Un seul verdict: la culpabilité".

Eric Cottier a appelé non à la clémence mais à la mesure et a conclu son réquisitoire en demandant une peine privative de liberté de 16 ans.

Après une courte pause, Me Barillon, avocat de la famille de la victime, a présenté sa plaidoirie. Invectivant l'accusé, s'emportant et criant parfois, il s'en est vivement pris à l'attitude de L.S, soulignant son manque de compassion face à Catherine Ségalat et à sa famille.

Verdict vendredi après-midi

Concernant sa mémoire fragmentaire: "Vous êtes certainement un grand chercheur, mais un bien mauvais comédien", a lancé l'avocat. Il a enfin conclu que l'"amnésie simulée" était la stratégie de défense la plus utilisée par les criminels.

La défense aura la parole vendredi matin, tandis que le tribunal rendra son verdict vers 17h00, au terme d'une après-midi de réflexion.

Cécile Rais, Renens

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Le procès jour après jour

Ancienne conseillère municipale de Vaux-sur-Morges, Catherine Ségalat a été retrouvée morte le 9 janvier 2010 dans sa résidence du Moulin. Son beau-fils L.S. est soupçonné d'avoir tué sa belle-mère. L'homme a toujours nié.

Le procès de l'affaire s'est ouvert mardi 22 mai devant le tribunal de la Côte à Renens (VD). La première journée a surtout tourné autour de la mémoire très fragmentaire de l'accusé.

Le mercredi 23 a été marqué par le témoignage de la compagne de l'accusé.
"Nous sommes épuisés par 2 ans de procédure". Des témoins ont évoqué des tensions entre Catherine Ségalat et L.S. à propos de la reprise de la libraire familiale.

Le procès a ensuite tourné à la bataille d'experts. Alors que la spécialiste parisienne Dominique Lecomte conclut à un accident, d'autres soutiennent la thèse d'une agression.

Au début de la deuxième semaine d'audience, la parole a été donnée à une dizaine de témoins de la défense. Ils ont décrit un homme entretenant de très bonnes relations avec la victime et pas du tout intéressé par l'argent.

Mercredi, le tribunal a entendu deux psychiatres, qui estiment que l'accusé ne souffre d’aucune maladie mentale. L'après-midi de jeudi a été consacrée au réquisitoire du Ministère public et à la plaidoirie des parties civiles.

Vendredi, c'est la défense qui présentera ses argument devant le tribunal. Le verdict est également attendu pour vendredi.