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Le suivi minute par minute de la plaidoirie dans l'affaire Ségalat

Me Gilles-Jean Portejoie, à gauche, Me Marie-Pomme Moinat, au centre et Me Stefan Disch, à droite, avocats de L. S.
Me Gilles-Jean Portejoie, à gauche, Me Marie-Pomme Moinat, au centre et Me Stefan Disch, à droite, avocats de L. S.
Le dernier jour du procès Ségalat est consacré à la plaidoirie de la défense. Me Moinat est revenue sur les éléments techniques. "L'acquittement, ce n'est pas l'échec", a dit Me Portejoie. L'audience minute par minute, avant le verdict, attendu à 17 heures. Hier, le procureur a demandé une peine de 16 ans de prison contre L.S., accusé du meurtre de Catherine Ségalat.

L'audience est maintenant terminée. Le verdict est attendu aux environs de 17h.

12h57: L.S. a la parole en dernier. Il demande au juge de "le sortir de ce cauchemar".

12h51: "Je terminerai par l'exposé de Me Disch, posé, tranquille, didactique, même si ses éléments sont contredits par le dossier. Mais il y a un problème avec le délai trop long avant d'appeler les secours." Critiquant la thèse de la réaction irrationnelle, Me Barillon estime qu'elle ne le disculpe pas.

12h49: Il rappelle son attachement au doute, et explique qu'il a parlé de doute tarte à la crème quant il est considéré comme "devant primer sur tout".

12h46: Me Barillon a maintenant la parole. Sa prise réplique démarre avec une déclaration mutuelle d'affection entre lui-même et Me Portejoie.

12h41: Le procureur: "Ce n'est pas qu'il n'y a pas de mobile. Il n'y a pas de mobile connu. Idem pour l'arme."

12h40: Catherine Ségalat a elle aussi vécu une période avec la maladie de son mari. Leur rencontre a donc un potentiel explosif, selon le procureur. "Je n'irai pas plus loin, je n'invente

12h35: Avec force détails techniques, le procureur maintient que le bol gastrique ne disculpe pas l'accusé.

12h32: Le tribunal rend la parole au procureur, qui n'est pas d'accord sur le descriptif de la journée banale de L.S. Pour L.S., dispute avec sa conjointe, visite du père à l'hôpital. "Si c'est une journée banale pour vous, vous n'êtes pas fait comme moi."

12h26: Conclusion de Me Disch: "Si vous pensez vraiment que chacun d'entre nous peut, au terme d'une journée banale, pour un motif que rien n'annonce, massacrer un proche. Si vous pensez aussi que chacun d'entre vous peut agir de manière rationnel en toutes circonstances, Alors vous le jugerez coupable. En espérant que tout se passera bien qund vous rentrerez chez vous ce soir."

12h22: Après examen du dossier, Me Disch s'interroge: "Que reste-t-il? Des lésions difficiles à interpréter. L'absence totale de scénario. Des lésions sur le visage de L.S., absentes quelques jours plus tard. Un comportement absurde et un nettoyage grossier. Il reste aussi un homme qui se défend mal, qui croit devoir tout expliquer."

12h19: "La police n'a pas voulu chercher au-delà de l'hypothèse L.S."

12h18: Sur l'hypothèse du crime commis par un tiers: "Vous dites que les affaires politiques ne se règlent pas comme cela dans le canton de Vaud. A ma connaisance, les conflits beau-fils belle-mère non plus."

12h15: Me Disch: "Je n'ai jamais vu de recherche d'une telle ampleur pour retrouver une arme. Il est insoutenable de dire qu'elle n'a pas été retrouvée"

12h09: Retour sur le contenu de l'estomac. Me Disch raconte l'après-midi de Catherine Ségalat, une après-midi normal qui ne peut avoir provoquer le stress, qui selon l'accusation, aurait ralenti sa digestion.

11h59: "Je suis d'accord que le délai avant l'appel au secours est trop long. On ne peut l'expliquer rationnellement. Mais si L.S. est dans un état dissociatif, comme l'ont évoqué des experts, qui peut aujourd'hui dire que L.S. n'est pas resté plusieurs minutes sans savoir quoi faire."

11h53: Boutons de chemise, gouttes de sang éparses... L'avocat passe en revue tous les éléments avancés par l'accusation. Il mentionne à nouveau l'absence d'objet ensanglanté.

11h47: Me Disch, après s'être irrité des déclarations péremptoires du professeur Vieira, revient sur les éléments techniques. Il estime que les expertises faites sur certaines gouttes de sang semblant accabler L.S. ont été faites de manière non scientifique.

11h39: Me Disch reconnaît certaines faiblesses de, Dominique Lecomte, l'experte appelée à décharge de L.S. Mais, "Si j'avais comme fer de lance de l'accusation le professeur Vieira, j'hésiterai à m'en prendre au professeur Lecomte." Il ajoute: "cette expertise Vieira affirme et tranche de manière hallucinante."

11h36: Me Disch amène une comparaison avec l'affaire F.L ( Triple meurtre de Vevey). Il compare les rapports d'autopsie et s'étonne que le même institut ait abouti à des conclusions diamétralement opposée sur des cas sensiblement similaires. Dans l'affaire F.L., le rapport retenait la plausibilité d'un accident.

11h29: "Soit un cumul sur une courte période d'événements qui mettent sous une pression très forte un homme". Or, pour l'avocat, "il n'est pas possible d'éluder la question" de ce qui aurait pu provoquer le drame dans l'affaire Ségalat.

11h26: "Pour qu'un individu sans pathologie psychiatrique puisse tuer, il faut une situation absolument exceptionnelle. Soit une pression qui écrase un homme des mois, des années."

11h18: Le témoin à charge a "senti" que Catherine Ségalat était préoccupée en ce qui concerne la librairie. Le terme laisse Me Disch songeur.

11h16: Me Disch: "Après une période d'ajustement, Catherine Ségalat reconnaissait le mérite de L.S. à la librairie." La librairie du père et les rôles respectifs de sa femme et de son fils dans l'entreprise, ainsi que la question de son héritage, ont été évoqués comme mobile possible.

11h12: "Sa femme l'a décrit comme distant. Beaucoup d'hommes divorcés aimeraient que leur femme se contente de cette critique", dit l'avocat en évoquant un témoin. L'avocat s'efforce de démonter l'image du dissimulateur.

11h08: "Vous avez rendu un vibrant hommage à la police. Plus de 30 rapports, un travail exceptionnel. Mais cette masse est un signal supplémentaire de l'extrême difficulté avec laquelle les enquêteurs ont progressé dans ce dossier."

11h04: "Monsieur le procureur, vous avez raison. Un homme normal peut tuer. Cela ne fait aucun doute. La vraie question, c'est qu'est-ce qui fait que les barrières tombent", dit Me Disch.

10h58: Me Stefan Disch entame la dernière plaidoirie.

10h37: "De toute mes forces, je vous dis qu'il faut l'acquitter. L'acquittement, ce n'est pas l'échec de l'institution judiciaire. C'est le courage. La grandeur de la justice s'en ressent." Me Portejoie conclut maintenant sa plaidoirie.

10h28: On revient sur la question du contenu de l'estomac de la victime. L'expert mandaté sur la question a qualifié "d'extrêmement invraisemblable" que le décès soit survenu dans un créneau de temps qui permettait à L.S. d'être présent.

10h20: "Je ne me contente pas d'incertitude", dit l'avocat, "j'ai des certitudes d'impossibilité". Le timing démontre pour Me Portejoie que L.S. n'a pas pu commettre le crime.

10h12: "Pas d'arme. Là encore un tour de passe-passe. Toute la procédure a été faite autour du marteau" qui a été disqualifié par une expertise, selon Me Portejoie.

10h08:"Pas de preuve" affirme l'avocat.

10h03: "Pas de témoin à charge. Pas de témoin direct, ni indirect" poursuit l'avocat de L.S.

9h57: "Pas d'aveu. Il (L.S.) est resté calé sur sa première déclaration. Il n'a pas véritablement bougé."

9h50: "Où en est-on aujourd'hui? On n'a pas de mobile, même si on a cherché partout." Puis "quand on n'a pas de mobile, on n'a pas de crime" à part un geste fou, gratuit, dit Me Portejoie. Une éventualité que les experts s'accordent à dire que rien ne la laisse présager.

9h45: "L'intime conviction se bâtit sur des preuves" dit Me Portejoie. "Il faut, pour condamner quelqu'un, des certitudes absolues."

9h40: Puis à Me Barillon: "Vous avez dit hier, le doute, c'est la tarte à la crème. Cela va vous suivre. Comment pouvez-vous dire ça? J'ai de la peine pour vous."

9h38: Au tour de Me Portejoie de plaider. Il s'adresse au procureur. "Votre réquisitoire est celui de l'éloquence vaudoise assumée. Il est celui du talent au service d'une cause délicate."

9h34: "La médecine légale n'est pas une science exacte" et ne suffit pas à établir les faits, dit Me Moinat, avant d'ajouter que "les lésions de la victime sont cohérentes avec une chute."

9h29: La multiplicité des lésions n'est pas une preuve de l'homicide, pour la défense. L'avocate cite deux cas de chutes, d'abord considérées comme de homicides, avant que des nouveaux éléments ne remettent en cause ces conclusions.

9h28: Me Moinat reprend le rapport de l'expert le plus virulent contre L.S., le professeur Vieira. Elle cite une phrase, qui dit que l'autopsie "permet éventuellement d'envisager" un étranglement. Elle appuie chaque mot.

9h20: "Les blessures sont cohérentes avec des lésions de défense, sans que l'on puisse exclure d'autres causes", dit l'avocate, citant un rapport sensé être un élément à charge et appuyant la deuxième partie de la citation.

9h18: L'avocate revient sur les détails techniques, pour démontrer que les blessures sont cohérentes avec une chute.

9h11: Me Moinat met en avant les conclusions de l'experte mandatée par la défense, qui ne mettrait "pas en péril sa réputation pour un total inconnu et une somme relativement dérisoire."

9h: L'avocate Me Marie-Pomme Moinat commence sa plaidoirie en s'excusant de son inexpérience et en remerciant Me Barillon, de la partie civile, de ses conseils à la défense dispensés hier.

8h50: La salle est pleine, pour le dernier jour de ce procès très suivi.

Cécile Rais

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Le procès jour après jour

Ancienne conseillère municipale de Vaux-sur-Morges, Catherine Ségalat a été retrouvée morte le 9 janvier 2010 dans sa résidence du Moulin. Son beau-fils L.S. est soupçonné d'avoir tué sa belle-mère. L'homme a toujours nié.

Le procès de l'affaire s'est ouvert mardi 22 mai devant le tribunal de la Côte à Renens (VD). La première journée a surtout tourné autour de la mémoire très fragmentaire de l'accusé.

Le mercredi 23 a été marqué par le témoignage de la compagne de l'accusé.
"Nous sommes épuisés par 2 ans de procédure". Des témoins ont évoqué des tensions entre Catherine Ségalat et L.S. à propos de la reprise de la libraire familiale.

Le procès a ensuite tourné à la bataille d'experts. Alors que la spécialiste parisienne Dominique Lecomte conclut à un accident, d'autres soutiennent la thèse d'une agression.

Au début de la deuxième semaine d'audience, la parole a été donnée à une dizaine de témoins de la défense. Ils ont décrit un homme entretenant de très bonnes relations avec la victime et pas du tout intéressé par l'argent.

Mercredi, le tribunal a entendu deux psychiatres, qui estiment que l'accusé ne souffre d’aucune maladie mentale. L'après-midi de jeudi a été consacrée au réquisitoire du Ministère public et à la plaidoirie des parties civiles, qui ont demandé 16 ans de réclusion.

Vendredi, c'est la défense qui présente ses argument devant le tribunal. Le verdict est également attendu pour vendredi.