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Versions maintenues dans le procès des policiers lausannois accusés du brutalité

Le jeune Erythréen à la sortie d'une audience du Tribunal cantonal vaudois, le 19 décembre 2011. [Laurent Gilliéron]
Le jeune Erythréen à la sortie d'une audience du Tribunal cantonal vaudois, le 19 décembre 2011. - [Laurent Gilliéron]
Deux versions diamétralement opposées se sont affrontées mardi au procès des deux policiers lausannois accusés d'avoir aspergé de spray au poivre et abandonné près des bois de Sauvabelin en 2006 un jeune Erythréen.

Ce sont deux versions diamétralement opposées qui se sont affrontées mardi au procès des deux policiers lausannois accusés d'avoir aspergé de spray au poivre et abandonné près des bois de Sauvabelin un jeune Erythréen de seize ans et demi.

Les faits, jugés pour la troisième fois, datent de la nuit de Nouvel An 2006. L'adolescent, qui narguait la police dans la rue, a été interpellé pour éviter que la situation ne dégénère, a expliqué le chef de patrouille devant le Tribunal du Nord vaudois. L'objectif était de l'écarter de "l'endroit chaud".

Mais en route, la patrouille a dû aller prêter main forte à des collègues et a débarqué le jeune agité à la route du Pavement, sur les hauts de la ville. L'agent, qui a quitté la police de Lausanne pour un autre corps de police, maintient qu'il ne s'est rien passé de particulier. "Il n'y a pas eu de coup de spray. Je l'aurais senti", a-t-il affirmé au président du tribunal.

Le jeune Erythréen maintient sa version

Entendu comme plaignant, le jeune homme a maintenu sa version des faits. Le procès se poursuit mardi après-midi avec l'audition du second prévenu et des premiers témoins. Réquisitoire et plaidoiries sont prévus vendredi.

Les policiers doivent répondre d'abus d'autorité, pour avoir abandonné un mineur de nuit près des bois de Sauvabelin, et pour l'un d'entre eux de lésions corporelles simples qualifiées, pour lui avoir administré sans raison un coup de spray au poivre.

Cafouillages judiciaires

Ce troisième procès est aussi celui des cafouillages de la justice vaudoise. Il y a déjà eu deux acquittements dans cette affaire, à Lausanne d'abord, puis à Nyon. Mais ces jugements ont été cassés, la dernière fois par le Tribunal fédéral (TF) qui a exigé de la justice vaudoise qu'elle reprenne toute la procédure à zéro. D'où ce nouveau procès à Yverdon-les-Bains.

ats/oang/hend

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