Les Vaudois voteront le 3 mars sur le nouveau Parlement cantonal, le référendum contre le projet ayant formellement abouti. Le toit, dont la forme et le matériau cristallisent les critiques, sera "amélioré" avant la votation. Les tuiles ne sont plus exclues.
Formellement, le référendum qui a recueilli 16'289 signatures valables porte sur le crédit d'ouvrage de 15,52 millions de francs. Mais comme l'indique son intitulé, le référendum "Non au toit!" vise l'aspect esthétique du projet, a souligné mardi devant la presse le conseiller d'Etat Pascal Broulis.
La nécessité de doter le Grand Conseil d'un nouveau siège et de réhabiliter les ruines de Perregaux n'est pas contestée. Le gouvernement a donc choisi de repousser la date de votation du 25 novembre au 3 mars, le temps de concocter "un projet retravaillé emportant l'adhésion".
Les architectes ont moins de six mois pour plancher sur une solution de remplacement. Le volume du toit pourrait être réduit de 10 à 20% et l'inox étamé gris remplacé par des tuiles, a détaillé Pascal Broulis.
Un coût énergétique
Ces solutions étaient jusqu'ici techniquement exclues, le bâtiment étant conçu comme exemplaire d'un point de vue énergétique. "Ces modifications auront un coût énergétique, la récupération de la chaleur étant moins bonne avec des tuiles qu'avec du métal", a admis le conseiller d'Etat. La facture d'électricité supplémentaire est évaluée à 3500 francs par an.
Quant au surcoût dû au matériau, environ 200'000 francs, il sera compensé ailleurs dans le projet, l'enveloppe devant rester la même. Modifier le projet vaut mieux que de s'entêter sur la version initiale, estime pour sa part Philippe Martinet, président du Grand Conseil.
Présenté tel quel, le risque d'échec de "Rosebud" en votation serait important et un non réduirait à néant une démarche qui a déjà coûté 4 millions de francs.
ats/jgal
Le bâtiment Perregaux ne peut rester en l'état
Il n'est pas question de retirer le projet de nouveau Parlement, a souligné Pascal Broulis, estimant qu'"on ne peut pas laisser encore dix ans une ruine qui défigure la Cité de Lausanne".
Ravagé en 2002 par un incendie, le bâtiment Perregaux est recouvert par un toit provisoire en attendant les travaux. Une reconstruction à l'identique est exclue, a rappelé le chef du Département des finances.
Le volume de l'ancien bâtiment n'est pas suffisant pour assurer des conditions de travail correctes aux députés.
Le Bureau du Grand Conseil doit encore se prononcer sur cette stratégie le 18 septembre.
Les modifications du projet seront soumises au plenum pour ratification. Les adaptation seront ensuite présentées "en toute transparence" dans la brochure de votations, promet Pascal Broulis.
Une enquête publique complémentaire sera ouverte afin d'adapter le permis de construire déjà délivré par la commune de Lausanne.