Déménager les requérants d'asile déboutés à la montagne, diminuer la durée d'octroi de leur aide d'urgence, les placer exclusivement en foyer collectif fermés le jour. Voici quelques idées élaborées par les services du conseiller d'Etat vaudois Philippe Leuba pour décourager les migrants déboutés de recourir trop longtemps à l'aide d'urgence.
Comme le révèlent aujourd'hui La Liberté et Le Courrier, un groupe de travail commun au Service de la population et à l'Etablissement vaudois d'accueil des migrants a planché sur une série de propositions pour diminuer le nombre de personnes qui demandent l'aide d'urgence dans le canton de Vaud.
Aide d'urgence au jour le jour
Le rapport de ce groupe de travail, que la RTS a pu consulter, présente une vingtaine de mesures, comme créer des centres pour requérants déboutés à la campagne ou à la montagne, et surtout loin des transports publics. L'approche est jugée prometteuse pour diminuer l'attractivité de l'aide d'urgence. La mesure pourrait se faire notamment sur les contre-forts du Jura.
Autre proposition: diminuer la durée d'octroi de l'aide d'urgence, ne la donner plus que pour un jour, renouvelable, mais le requérant devrait réclamer son dû quotidiennement au service de la population du canton de Vaud. Selon ce rapport, on apprend que cette mesure "créerait une forme de dynamisation mais qu'elle pourrait poser certains problèmes juridiques". Pour l'heure, il ne s'agit encore que de pistes.
Valérie Hauert/au
Lieu d'accueil de nuit ouvert à Morges
La seule mesure déjà appliquée et approuvée par le gouvernement vaudois est l'ouverture d'un sleep-in à Morges. Les requérants déboutés peuvent y dormir la nuit mais doivent le quitter le jour.
Il y a quelques semaines, Philippe Leuba a dû demander un crédit supplémentaire de plusieurs millions de francs au Conseil d'Etat pour faire face à la facture grandissante de l'asile dans le canton de Vaud.
Le ministre a ensuite mandaté ce groupe de travail pour réfléchir à des économies.
Un milliard par année
La politique de l'asile en Suisse coûte un milliard de francs par année, Confédération et cantons confondus.
La part vaudoise s'élève à 117 millions, dont 22,3 millions rien que pour l'aide d'urgence cette année.