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Les salaires menacent la qualité de l'enseignement spécialisé vaudois

Dans le canton de Vaud, les enseignants spécialisés du secteur privé tirent la sonnette d'alarme. [Georgios Kefalas]
Salaire: inquiétude des enseignants spécialisés vaudois dans le privé / Le 12h30 / 2 min. / le 7 décembre 2012
Les enseignants spécialisés du secteur privé vaudois s'alarment de la dégradation de leurs conditions salariales. Depuis quatre ans, ils gagnent moins que leurs collègues du public et les institutions peinent toujours plus à recruter des professeurs diplômés.

Les fondations privées qui proposent un enseignement spécialisé ont de plus en plus de difficultés à engager des professeurs formés et à les garder. La raison est à chercher dans les conditions salariales: le secteur privé n'est plus attractif. Depuis 2009, il y a en conséquence un réel transfert des professeurs diplômés du privé vers le public, surtout chez les jeunes enseignants.

Qualité de l'enseignement en danger

Pour le président de l'Association vaudoise des maîtres et maîtresses de l'enseignement spécialisé (AVMES) Rémy Châtelain, cela pose de vraies questions sur la qualité de l'enseignement. "Nous revendiquons principalement la parité salariale avec les enseignants de l'Etat", explique-t-il. Pour les personnes diplômées, cela correspond à environ 1000 francs supplémentaires par mois et presque 2000 francs pour les personnes au bénéfice d'un master. Faute d'une adaptation, Rémi Châtelain craint pour l'avenir de l'enseignement spécialisé dans le canton de Vaud.

Les directeurs d'établissements spécialisés eux aussi sont inquiets. Ils sont obligés d'engager des enseignants non diplômés pour s'occuper d'enfants qui demandent pourtant beaucoup d'attention. L'organisation patronale des directeurs voudrait s'aligner sur les salaires du public pour être plus compétitifs, mais ces écoles privées sont presque exclusivement subventionnées par le canton - qui répond qu'il n'y a plus d'argent dans les caisses.

Du temps pour trouver l'argent

Serge Loutan, directeur du Service de l'enseignement spécialisé et de l'appui à la formation du canton de Vaud (SESAF), se dit parfaitement conscient du problème: "Il faut trouver une somme d'argent dont l'Etat ne dispose pas actuellement. C'est une question trop complexe pour qu'une réponse simple et immédiate soit trouvée, mais c'est un processus qui prend du temps", relève-t-il.

La différence de salaire entre public et privé devrait revenir sur la table du Grand Conseil vaudois l'été prochain lors de la discussion de la nouvelle loi sur la pédagogie spécialisée.

Simon Bourgeois/oang

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