Dans le canton de Vaud, le débat autour de la mendicité commence à faire rage. La décision mardi du conseil communal de Lausanne de la limiter drastiquement provoque des réactions en chaîne.
Ainsi, la deuxième localité vaudoise, Yverdon, a décidé de procéder à une évaluation des retombées que la décision lausannoise pourrait avoir sur son propre territoire, a appris la RTS. Un déplacement des migrants de Lausanne vers la capitale du Nord vaudois pourrait obliger les autorités municipales à également prendre des mesures et par conséquent à modifier leur règlement de police pour lutter contre la mendicité.
Réactions à Yverdon
Il s'agirait d'un changement d'attitude conséquent pour la deuxième ville du canton, la gauche majoritaire s'étant toujours montrée plus que réfractaire face à cette éventualité.
La mendicité n'est aujourd'hui pas considérée comme un problème majeur à Yverdon. Pour les autorités, une localité de 28'000 habitants ne doit pas l'affronter de la même manière qu'une ville de 130'000 résidents.
Mais après des interdictions déjà décrétées depuis un certain temps sur la Riviera et dans l'Ouest lausannois, la donne a bel et bien changé cette semaine avec la décision du Conseil communal de la capitale cantonale, pour le syndic d'Yverdon, Daniel von Siebenthal.
Motion de l'UDC
Le débat ne fait que commencer puisqu'une motion de l'UDC déposée en septembre dernier au Grand Conseil, qui demande une interdiction totale de la mendicité sur le plan cantonal, va bientôt arriver devant le plénum.
L'UDC compte bien à cette occasion surfer sur la vague lausannoise, mais en tentant d'aller un cran plus loin. Le texte a été accepté en commission, où siègent une majorité d'élus de droite. La gauche se prépare à le combattre en défendant l'autonomie communale en la matière. Cet argument est d'ailleurs toujours défendu aussi par le Conseil d'Etat.
Ce sera la 2e fois que le législatif vaudois en débattra, après le classement d'une motion du PLR en 2008. Mais depuis, les fronts se sont durcis.
Laurence Jobin/lan