Quelque 500 personnes ont afflué lundi après-midi à Villars-sur-Ollon (VD) pour les obsèques de Marie, tuée après avoir été enlevée par son ravisseur. Les nombreux messages ont tous insisté sur les "souvenirs lumineux" laissés par la jeune femme de 19 ans et la force de l'amour qui permettra de vaincre la mort.
"Refuser la haine"
"L'innommable n'aura pas le dernier mot", a déclaré le pasteur Pierre Maffli, en citant la soeur de Marie. "Il faut refuser la haine qui salirait nos coeurs", a-t-il poursuivi dans le temple de Villars, trop petit pour l'occasion. De nombreuses personnes ont dû rester à l'extérieur durant la cérémonie qui a duré près d'une heure et demie. Deux cultes étaient célébrés également à Madagascar dont était originaire Marie.
"Un geste démoniaque"
Les parents de Marie ont également pris la parole: "Grâce à votre soutien, nous avons gagné beaucoup de forces pour les jours à venir", a déclaré la mère. "Vous êtes un rempart d'amour face à l'horreur et à l'impensable", a renchéri le père, lui-même pasteur à Villars. Le sol s'est dérobé sous les pas de Marie. Elle a été attirée dans une "abominable crevasse par une main folle dans un geste atroce et démoniaque qui glace le coeur", a-t-il dit.
ats/gax
Registre des criminels dangereux en vue
Suite à l'assassinat de Marie, plusieurs cantons veulent revoir ensemble leur stratégie pour gérer les menaces que représentent les criminels dangereux. Ils veulent identifier ces derniers le plus rapidement possible et les faire figurer dans un registre.
Le Centre suisse de prévention de la criminalité soutient leur démarche. Il prévoit d'élaborer des propositions pour aider les cantons à mettre sur pied le plus simplement possible un système de gestion des menaces, a indiqué son directeur Martin Boess à l'ats confirmant des informations publiées lundi par le "Tages-Anzeiger" et le "Bund".
Jacques barillon, avocat de la famille
L'avocat Jacques Barillon était présent à Villars-sur-Ollon lors des funérailles de Marie lundi aux côtés de la famille dont il est le conseil.
Originaire de Villars-sur-Ollon, Jacques Barillon connaît bien les parents de Marie. Il a tenu à défendre leurs intérêts: "Aujourd’hui, c’est un instant de recueillement, puis ma mission sera de veiller à ce que la mémoire de cette jeune fille ne soit pas salie, qu’on ne réécrive pas l’histoire à l’avantage du meurtrier", a-t-il déclaré à la RTS.
Rappel des faits
Marie, âgée de 19 ans, a été enlevée à Payerne (VD) le 13 mai dernier par un homme de la région, condamné en 1998 à vingt ans de prison pour l'enlèvement, le viol et le meurtre de son ex-amie.
L'homme de 36 ans avait été remis en arrêts domiciliaires en janvier 2013.