Le commandant de la Police cantonale vaudoise, Jacques Antenen, n'a rien à reprocher aux policiers qui ont pris la décision d'intervenir de force samedi dernier à Renens. Il s'est expliqué pour la première fois lors de l'émission Forum sur le drame qui a conduit au décès d'un bébé d'un an tué par son père.
"Il y avait un dilemme absolument épouvantable pour les gens qui devaient prendre les décisions d'intervenir ou pas", explique Jacques Antenen. "Soit vous n'intervenez pas, le drame se passe et on vous reproche de ne pas l'avoir fait assez tôt; soit vous décidez de l'intervention, le drame se produit et vous avez aussi eu tort. Donc, il y avait les risques d'être perdant dans les deux situations."
Echec malgré tout
Sans préjuger des résultats de l'enquête pénale en cours, le commandant estime qu'il n'a rien à reprocher aux personnes qui ont pris la décision d'intervenir. Mais "c'est un échec", reconnaît-il. Et de souligner que "la police est prête à faire son autocritique face à un drame de cette dimension".
L'affaire a suscité une vive émotion et de nombreuses interrogations. La police avait déjà défendu son intervention lundi. Elle avait souligné alors que les négociations avaient duré plus de trois heures, jusqu'à ce que les forces de l'ordre aient la certitude que le père passerait à l'acte et que le l'enfant courait un danger imminent.
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Rappel des faits
Un ressortissant congolais de 29 ans a poignardé samedi son enfant au moment où les policiers d'élite du Détachement d'action rapide et de dissuasion (DARD) de la gendarmerie vaudoise étaient entrés de force dans l'appartement.
Le bébé était décédé peu après à l'hôpital.
Le jeune homme avait profité d'une absence momentanée de la mère de son fils pour se barricader chez lui.
Il avait alors menacé de tuer l'enfant et de se suicider.