Modifié

Assura suscite toujours des inquiétudes dans le canton de Vaud

La hausse est particulièrement sévère pour les assurés de la caisse vaudoise. [Keystone - Laurent Gilliéron]
Assura suscite toujours des inquiétudes dans le canton de Vaud / Forum / 6 min. / le 4 octobre 2013
Le mutisme qui entoure encore la faillite de Supra et la reprise de ses clients par Assura SA, suscite l'inquiétude des politiciens vaudois. Impossible pour l'heure de savoir s'il y a eu des dysfonctionnements.

Depuis la mise en faillite de Supra à fin 2012, et l'obligation faite à Assura SA de reprendre ses clients des assurances complémentaires, l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FIMNA) reste muette sur son travail. La situation suscite l'inquiétude des collaborateurs de l'assureur vaudois et de plusieurs politiciens du canton, qui dénoncent un manque total de transparence.

Nervosité des collaborateurs comme les politiciens

Des collaborateurs d'Assura disent qu'ils ne comprennent pas ce qui se passe. D'autant qu'il y a des faits surprenants dans ce dossier: en mai, Wolfgang Wandhoven (voir encadrés) est devenu directeur financier de l'assureur Sanitas, concurrent d'Assura - une charge qu'il aurait accepté en cours de mandat. Pierre-Yves Maillard, ministre vaudois de la Santé, dénonce un conflit d'intérêt et ne cache pas son "étonnement".

Les salaires des nombreux consultants et de l'actuel directeur ad intérim Roman Sonderegger, prêté par Price Waterhouse Coopers, suscitent également pas mal de questions. Selon une source, "ses tarifs démarrent généralement à 2000 francs par jour" et sont facturés à Assura.

Réponse lapidaire du Conseil fédéral

Des parlementaires vaudois sont aussi intervenus à Berne suite aux rumeurs qui ont couru sur une éventuelle reprise du groupe Assura. Ainsi, la PLR Isabelle Moret a demandé au Conseil fédéral si la FINMA avait découvert des faits nouveaux et comment se dessinait l'avenir du groupe qui emploie 900 personnes, dont 650 dans le canton de Vaud. Mais la réponse du gouvernement a été expédiée en deux lignes en allemand. Le silence continue.

Francesca Argiroffo/oang

Publié Modifié

La FINMA avait frappé fort

En novembre 2012, la FINMA mettait en faillite l'assureur complémentaire Supra Assurances pour cause de surendettement. Un déficit de plus de 500 millions de francs avait été constaté.

Pour garantir le transfert des 70'000 assurés complémentaires de Supra vers Assura SA, société du même groupe, la FINMA avait nommé un mandataire, Wolfgang Wandhoven. Ce dernier avait relevé les administrateurs de quatre sociétés du groupe.

Enquête plus approfondie qu'annoncé

La FINMA se borne à préciser que son travail, qui se limitait à liquider la Supra, s'est terminé en mars dernier. Or certaines sources indiquent que ce travail allait plus loin. Une dizaine de consultants de Price Waterhouse Coopers ont ainsi enquêté pendant des semaines à partir de décembre 2012 pour découvrir de nouveaux éléments. D'autres sources affirment que les consultants mandatés par la FINMA ont également épluché les dossiers de la caisse maladie (assurance de base), qui n'est normalement pas soumise à sa surveillance.

En février dernier, les administrateurs des fondations du groupe ont été suspendus de façon provisoire. Comme les différentes sociétés du groupe sont elles-mêmes chapeautées par des fondations, c'est cette fois l'Autorité fédérale des fondations, dépendant du Département de l'intérieur (DFI), qui est intervenue et a nommé des commissaires, probablement sur demande de la FINMA.

Entretemps, un nouveau conseil d'administration a été nommé; le mandataire (sorte de tuteur) désigné par la FINMA, Wolfgang Wandhoeven, est parti; et un nouveau directeur général ad intérim - qui officie autant pour l'assurance-base que pour la complémentaire privée - est en place depuis mars dernier.