Selon les avocats des gardiens de la prison de Bochuz, rien ne peut être reproché à ces employés mal formés et plongés soudainement dans le pire scénario imaginable dans un quartier de haute sécurité: un détenu, Skander Vogt, qui meurt asphyxié dans sa cellule après avoir mis le feu à son matelas.
Selon Me Antonella Cereghetti, le monde pénitentiaire est "un autre monde" et "nous n'avons aucune idée" de ce que représente un quartier de haute sécurité.
"C'est la violence brute", a raconté l'avocate. Elle a reproché au procureur d'avoir "minimisé" la violence de Skander Vogt, ses quatre condamnations, ses insultes, ses menaces et son agressivité.
Présomption d'innocence
L'accusation du procureur de tentative d'exposition par dol éventuel contre les gardiens est "tirée par les cheveux, incompréhensible pour les prévenus". C'est au contraire la présomption d'innocence qui doit s'appliquer. Il n'y a eu ni intention de mettre en danger ni conscience des risques de décès de Skander Vogt.
Commencé le 4 novembre, le procès doit se terminer mercredi. Sur neuf prévenus, le procureur a finalement requis des jours-amendes contre deux gardiens et le sous-chef. La partie civile a plaidé l'homicide par négligence contre les trois gardiens et le cadre. Le verdict est attendu au début de l'année prochaine.
ats/pym
Le surveillant sous-chef particulièrement visé
Pour Me Mathias Keller, le défenseur du surveillant sous-chef : "Tout le monde s'est déchargé" sur mon client. En fait, il a été mal informé. Il croyait que le début d'incendie était maîtrisé et que le problème numéro un était le détenu en crise.
Dans un pénitencier où régnait une discipline militaire et un esprit "dictatorial", le cadre a lui aussi obéi aux ordres. Selon l'avocat, il a bien reçu l'ordre de ne pas entrer dans la cellule avant l'arrivée du groupe d'intervention de la police cantonale (DARD).
Me Keller affirme que le surveillant sous-chef n'était "pas conscient de la gravité de la situation". Il n'a jamais voulu ou même imaginé la mort de Skander Vogt.