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L'arrivée du cardiologue René Prêtre aux HUG crée une polémique

Les conseillers d'Etat Mauro Poggia (MCG-GE) et Pierre-Yves Maillard (PS-VD) sont prêts à faire front commun pour une caisse publique d'assurance maladie au-delà de leurs partis politiques respectifs. [DR]
L'arrivée de René Prêtre aux HUG provoque la polémique / Forum / 14 min. / le 6 janvier 2014
La venue à temps partiel du chirurgien cardiaque du CHUV René Prêtre aux HUG ne plaît pas à son homologue genevois Afkendiyos Kalangos qui exige la réciprocité. Le conseiller d'Etat vaudois Pierre-Yves Maillard a dénoncé un "chantage" sur les ondes de la RTS.

Dans le cadre d'une mise en réseau de la cardiologie entre le CHUV et les HUG, le professeur René Prêtre, chef du Service de chirurgie cardio-vasculaire du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), pourrait venir opérer à temps partiel en cardiologie pédiatrique à Genève. Mais son alter-ego Afksendiyos Kalangos, chef du Service de chirurgie cardio-vasculaire des Hôpitaux universitaires genevois (HUG), exige la réciprocité en pouvant venir opérer à Lausanne.

Le conseiller d'Etat vaudois en charge de la Santé, Pierre-Yves Maillard, a dénoncé les "pressions" et le "chantage" du professeur genevois lors d'un débat avec son collègue genevois Maurio Poggia dans "Forum", sur RTS La Première.

Faux débat?

Pour Pierre-Yves Maillard, cette polémique n'a pas lieu d'être puisque l'enjeu n'est pas la chirurgie cardio-vasculaire en général, mais bien la chirurgie pédiatrique - menacée d'être concentrée pour la Suisse à Zurich. Et c'est bien pour sauver cette chirurgie dans l'Arc lémanique qu'il a été décidé de répartir la pédiatrie de pointe - et la cardiologie en particulier - entre Genève et Lausanne.

C'est dans ce cadre-là que René Prêtre pourrait venir opérer des enfants à Genève. "Nous n'avons jamais parlé du professeur Kalangos, il s'agit de chirurgie pédiatrique", insiste le ministre vaudois.

Ne jamais céder aux pressions

"Je n'ai pas de raison de m'opposer à un arrangement, sauf dans la manière", affirme Pierre-Yves Maillard avant de préciser détester être mis sous pression, surtout pas sur la voie publique. "Je suis d'avis qu'on ne doit jamais céder à ce type de comportements" (…) "Nous ne devons pas céder au premier qui commence à faire du chantage". Et de souligner que le professeur Kalangos n'est pas irremplaçable.

De son côté, le conseiller d'Etat genevois en charge de la Santé, Mauro Poggia, dit pouvoir "comprendre" la réaction du professeur Kalangos, puisque - en matière de chirurgie cardiaque pédiatrique, "le professeur Prêtre serait au-dessus de lui" en matière de responsabilité. Il ne voit "pas d'objection majeure" à des opérations du professeur Kalangos au CHUV.

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Une vieille rivalité

En 2001, une lutte fratricide avait opposé les professeurs René Prêtre et Afksendiyos Kalangos pour la direction du Service de chirurgie cardio-vasculaire des HUG. Et c'est le second qui l'avait finalement emporté.

Le psychodrame avait non seulement opposé les deux hommes mais aussi la Faculté de médecine et le conseil d'administration des HUG.

Le Professeur Kalangos prêt à démissionner?

Dans son édition du 5 janvier, "Le Matin Dimanche" affirme que le Professeur Afksendiyos Kalangos démissionnera s'il n'obtient pas la réciprocité avec René Prêtre - autrement dit, s'il ne peut pas opérer également à Lausanne.

Les HUG, eux, seraient prêts à "sacrifier" leur grand chirurgien cardiaque plutôt que de renoncer aux compétences de René Prêtre à Genève et à la création d'un pôle romand de cardio-chirurgie pédiatrique, affirme l'hebdomadaire.