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Vaud renonce aux curatelles forcées, une exception suisse

La conseillère d'Etat vaudoise Béatrice Métraux. [Jean-Christophe Bott]
Fin des curatelles dans le canton de Vaud / Le 12h30 / 5 min. / le 7 juillet 2014
Le Conseil d'Etat vaudois renonce aux curatelles imposées, une particularité cantonale. La réforme prendra 2 ou 3 ans à entrer en oeuvre avant que plus aucun citoyen ne soit forcé à devenir curateur.

"C'est la fin de l'exception vaudoise", a annoncé lundi la conseillère d'Etat Béatrice Métraux. Les citoyens vaudois ne seront plus nommés curateurs contre leur gré.

Actuellement, les mandats de curateurs sont attribués dans le canton à 20% à des professionnels et 33% à des volontaires: 47% sont des curatelles forcées. Le Conseil d'Etat espère arriver d'ici trois ans à une proportion égale (50/50) de curateurs professionnels et privés.

90 postes à créer

Sachant qu'il faudra compter 3 ou 4 ans pour mettre le système en place, les Vaudois vont-ils se voir imposer des curatelles d'ici-là? "Nous n'allons pas mettre fin au système demain (...) mais, dès le mois de septembre, nous allons soutenir davantage les curateurs", a indiqué lundi Béatrice Métraux à la RTS.

Le canton devra créer environ 90 postes supplémentaires de curateurs professionnels. Le coût de la réforme est évalué à une dizaine de millions de francs.

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Béatrice Métraux en curatrice

La conseillère d'Etat Béatrice Métraux a elle-même été curatrice.

Elle dit ne pas avoir contesté la curatelle même si elle admet avoir trouvé ce rôle compliqué: "J'ai dû me débrouiller et j'ai trouvé des solutions mais c'était compliqué. J'avais peur de mal faire parce que nous n'étions pas bien formés" à l'époque, a-t-elle expliqué lundi sur les ondes de la RTS.

Une obligation combattue

Les personnes désignées contre leur gré font de plus en plus souvent opposition, et, avec la nouvelle jurisprudence du Tribunal fédéral, ils gagnent, a constaté Béatrice Métraux.

Récemment, Vincent Kucholl, comédien et créateur de "120 secondes", a obtenu gain de cause devant la Haute Cour, qui l'a libéré de sa tâche de curateur.

Avec sa nouvelle stratégie, le canton anticipe les conséquences d'une adoption éventuelle de l'initiative du conseiller national Jean Christophe Schwaab, qui coûterait près de 30 millions de francs et la création de plus de 150 équivalents plein temps (ETP).

Ce texte, en consultation auprès des cantons, réclame la fin des tutelles imposées.