Le généticien Laurent Ségalat, condamné à 14 ans de prison pour le meurtre de sa belle-mère, a répondu aux questions de l'émission Zone d'ombre de la RTS, diffusée mercredi. Le Français, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international, ne quitte plus son pays.
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Interviewé à Lyon (sud-est de la France) le 8 novembre dernier, il réfute totalement le verdict et semble ne pas prendre en compte les événements qui ont suivi l'annonce de son acquittement par le tribunal criminel de Renens en juin 2012 (voir encadré).
Pour Laurent Ségalat, l'enquête était dès le début à charge. "J'ai eu l'impression que la police et (...) le magistrat instructeur étaient dans une espèce de fuite en avant où, comme on n'avait pas de preuve contre moi, on en cherchait, ce qui amenait parfois la police à déformer les faits, à les noircir.... Cette enquête me laisse un goût très amer et un peu kafkaïen", raconte-il.
Tout est "toujours tourné contre vous"
"Vous avez l'impression de gratter avec les ongles contre un mur et, quoique vous puissiez dire ou montrer, c'est toujours tourné contre vous, on ne vous entend pas", poursuit le scientifique.
Laurent Ségalat regrette de ne pas avoir goûté sa liberté dès l'annonce de son acquittement. "Dans la plupart des pays du monde, quand vous êtes acquitté à l'issue d'un procès criminel, vous êtes (...) immédiatement libre. (...)
Et bien dans le canton de Vaud (...), la machine judiciaire n'est tellement pas préparée au fait que vous soyez acquitté que la seule sortie du tribunal qu'elle prévoit pour vous c'est dans le même camion de police qui vous a amené le matin", critique-t-il.
Le Français réfute l'idée qu'il a été acquitté "au bénéfice du doute". "Dans mon cas, (...) le tribunal de Renens dit qu'il y a un 'doute sur le scénario proposé par l'accusation'. (...) Le tribunal dit de manière diplomatique à l'accusation: 'votre scénario ne tient pas la route'."
RTSinfo
Une affaire qui remonte à 2010
L'affaire remonte au 9 janvier 2010, avec la découverte du corps de la victime à son domicile de Vaux-sur-Morges (VD). Présent sur les lieux du drame, Laurent Ségalat avait indiqué avoir trouvé ainsi sa belle-mère.
Dans un premier verdict, qui annulait l'acquittement annoncé en juin 2012, le Tribunal cantonal avait prononcé le 29 novembre 2012 une peine de seize ans de prison. Sur recours, le Tribunal fédéral (TF) avait taxé la sanction de trop lourde.
Il avait renvoyé le dossier à l'instance cantonale pour qu'elle prononce une nouvelle sanction oscillant entre dix et quinze ans de prison. Suite à cette injonction, le Tribunal cantonal avait décidé, en avril dernier, de fixer la peine à quatorze ans.
Une peine confirmée par le Tribunal fédéral en octobre dernier.