Le vin a échappé aux limitations imposées par le Parlement vaudois. Maurice Neyroud, député PLR vaudois et vigneron, justifiait ainsi la décision dans Forum: "il suffit de se rendre à Lausanne un samedi soir, au Flon par exemple, pour voir que le vin n’est pas du tout concerné par les bitures express. Et qu’on trouve par terre, ou à la main des jeunes, des bouteilles mais qui n’ont rien à voir avec le vin".
Le vin consommé aussi par les jeunes
L'affirmation, au vu des chiffres, paraît un peu définitive. Après la bière, le vin est l'alcool le plus consommé chez les 15-29 ans. Pas loin d'un tiers des jeunes en fin de vingtaine disent en avoir consommé lors de leur dernière sortie.
Le vin représente entre 14% et 22% de la quantité d'alcool consommé par les 15-24 ans (chiffres de 2011).
Le vin et le "binge drinking"
Toutefois, cette consommation est moins importante le week-end, quand se déroule les bitures express, ou "binge drinking" en anglais. Le phénomène concerne surtout les jeunes, particulièrement autour des vingt ans. Le vin est effectivement moins consommé par ceux qui pratiquent la biture express que par les consommateurs normaux ou les autres consommateurs à risque.
Toutefois, avec 20% de l'alcool consommé, il n'est pas un facteur négligeable du "binge drinking".
Le cas "vodka"
Néanmoins, certains alcools sont donc plus susceptibles d'alimenter les problèmes liés à la vie nocturne.
Pour Daniel Brélaz, invité de la Télé Vaud Fribourg, cela passe notamment par une affaire de prix, puisque, selon lui, "il faut voir quand même qu’aujourd’hui, le prix de la vodka est le 20% de ce qu’il était il y a quelques années."
L'élu des Verts exagère quelque peu les chiffres. En réalité, le prix d’une bouteille de vodka a diminué de 50% environ depuis les années 60, selon l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) en tenant compte de l'évolution des salaires sur cette période. Sur les 30 dernières, le prix des spiritueux a baissé de plus de 40%.
Cette baisse s’explique avant tout par un changement dans la taxation. Depuis 1999 les alcools forts importés ne sont plus surtaxés.
Dans le cas de la vodka, qui est un produit majoritairement importé, cela a eu un impact très marqué: avant la nouvelle législation, on était à 19 francs de taxe par bouteille contre environ 8 francs aujourd'hui.
Séverine Ambrus, Loïs Siggen-Lopez, Tybalt Félix