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Malaise dans les communes vaudoises sur la formation des policiers à Savatan

Entraînement à l'Académie de police de Savatan. [Keystone - Anthony Anex]
L'arrivée de Genève à l'Académie de police de Savatan inquiète les communes vaudoises / Forum / 8 min. / le 16 décembre 2014
L'arrivée de Genève à l'Académie de police de Savatan inquiète de nombreuses communes vaudoises. Le coût ainsi que l'orientation académique de la formation sont contestés.

L'accord passé lundi dernier entre les cantons de Genève, Vaud et du Valais pour la formation des policiers des trois cantons à l'Académie de police de Savatan suscite des interrogations. Certaines communes vaudoises ont étudié la possibilité de ne plus y envoyer leurs aspirants, a appris la RTS.

Des coûts peu transparents

Tout d'abord, certaines communes se sont senties exclues des négociations entre Genève, Vaud et le Valais. Elles ont certes un représentant au comité de direction de l'académie, mais celui-ci n'a pas participé à ses discussions stratégiques avec Genève. Or il était notamment question des coûts de la formation ou encore de l'orientation académique à venir de cette formation.

En 2016, Genève devrait payer 52'000 francs pour l'écolage de ses policiers. Or pour les communes vaudoises, la facture ne cesse de prendre l'ascenseur: elle serait passée de moins de 50'000 francs à environ 53'000 francs en l'espace de quelques années, selon une source.

Tous les partenaires de l'académie doivent payer la même facture, insiste une personne proche du dossier. Celle-ci critique aussi le flou entourant la comptabilité de Savatan. D'ailleurs face à cette augmentation des coûts peu transparente, certaines communes, dont Lausanne et Yverdon-les-Bains, ont étudié l'offre de l'école de police de Colombier (NE), environ 35'000 francs, soit nettement moins que Savatan.

Formation trop militaire?

La crainte est également de voir Savatan concentrer sa formation sur le maintien de l'ordre, avec des stages exclusivement à Genève. Une évolution inacceptable pour de nombreuses municipalités, qui estiment que la formation devrait davantage s'occuper de police de proximité, de contact avec la population.

Toutes les communes contactées par la RTS espèrent la poursuite d'une collaboration gagnant-gagnant avec l'arrivée de Genève, mais s'estiment pour le moment perdantes.

Marc Menichini/dk

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Béatrice Métraux prend le malaise en considération

Béatrice Métraux, conseillère d'Etat vaudoise en charge des institutions et de la sécurité, a indiqué dans l’émission Forum qu'elle prenait en considération ce malaise des communes et qu'elle avait des contacts réguliers avec leurs représentants.

"Ce qui intéresse les communes, c'est un module de proximité. Nous avons une séance prévue en janvier à ce propos et les communes seront intégrées dans ce processus de réflexion. Nous avons une année pour peaufiner ce projet", a-t-elle précisé.

Béatrice Métraux a ajouté qu'il n’y avait aucune base légale obligeant ces communes à choisir Savatan. "Mais il faut bien voir ce qu'offre cette académie par rapport à Colombier", notamment une formation harmonisée au niveau romand et des modules adaptés aux communes.

Enfin sur la différence de coût de formation entre les deux académies, la conseillère d’Etat a précisé qu'un expert indépendant allait analyser ces différences, étant donné que la manière de calculer ces frais n’est pas la même entre Savatan et Colombier.