Dans une lettre datée de mardi et adressée au conseiller d'Etat Philippe Leuba, en charge de l'Economie, la Communauté interprofessionnelle des vins vaudois (CIVV) propose des mesures pour améliorer le contrôle des vins AOC dans le canton. L'objectif est de combler certaines lacunes, mais surtout de rassurer les consommateurs.
Après l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) et les cantons, ou plus récemment les professionnels de la vigne valaisans, c'est donc au tour de leurs homologues vaudois d'afficher leur volonté de renforcer les contrôles. Philippe Leuba attendait du reste un rapport de la part des professionnels d'ici la fin de l'année.
Il faut dire que les soupçons d'escroquerie dans le vignoble de La Côte ou certaines affaires dans d'autres cantons ont révélé d'importantes lacunes dans le système de contrôle du vin.
Pas de réforme en profondeur
Selon une personne proche de ce dossier, il est avant tout question d'améliorer les contrôles - et ainsi de rassurer le consommateur et préserver sa confiance. Mais il ne faut surtout pas sur-réagir, écrit l'interprofession dans sa lettre.
Ceux qui espéraient une réforme du cahier des charges des AOC vaudoises, notamment en matière de coupages et d'assemblages, devront donc attendre. Les professionnels de la vigne promettent dans leur missive "un examen critique pour définir les potentiels de chaque cru et de chaque lieu de production". Ce chantier entamé en 2009 pourrait encore durer de nombreuses années.
Marc Menichini/oang
Obligation d'annonce des ventes de vrac
Dans sa lettre que la RTS a pu se procurer, la CIVV fait deux propositions à Philippe Leuba:
La première est d'obliger producteurs et encaveurs à annoncer tous les mois les achats et les ventes de vrac - annonces enregistrées par l'Office cantonal de la viticulture. Cette mesure permettrait de mieux suivre et documenter les transactions entre les acteurs du marché du vin.
La deuxième est de permettre aux services cantonaux d'étendre leurs contrôles sur la base de soupçons d'activités illicites, par exemple en examinant l’adéquation entre la récolte et les droits de production, puis suivre le contrôle de la vendange, la teneur en sucre et inspecter les volumes encavés en appellation d’origine.